mardi 21 février 2012

Pérou #5 - Nazca

Mardi 21 février 2012.
Lever à 7 heures pour nous rendre à l'aérodrome de Nazca. Le ventre vide pour éviter d'utiliser les sachets prévus dans le Cessna. Et pour les adultes, les boyaux attaqués sournoisement par ce qui s'appellent pudiquement des "dérangements intestinaux".

Les géoglyphes ou lignes de Nazca sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1984 et ont été découverts au début du 20ème siècle par le développement de l'aviation.
Invisibles par un piéton, les 18 formes peuvent être admirées pour certaines de deux miradors créés pour les moins fortunés, ou d'avion pour ceux qui acceptent de craquer 90 dollars Us pour un vol durant 30 mns.
C'est un des points d'orgue de la région et malgré le prix et l'attente, les touristes se pressent dans les petits coucous.
Comme il n'est pas possible de faire voler tous les avions en même temps, les employés de l'aérodrome diffusent des vidéos explicatives. C'est utile pour se familiariser avec les formes qu'il nous faudra vite reconnaître une fois en l'air.

Pour équilibrer correctement l'avion, nous sommes tous pesés et devons laisser le maximum d'effets personnels à terre.
Le copilote fait la balance entre les deux côtés de l'avion et nous remet un prospectus où est indiqué le plan de vol et repris les 12 figures majeures.

Une littérature abondante donne les théories suivantes (source Wiki) : La civilisation Nazca (-200 à 600 après Jc) a tracé d’immenses séries de figures géométriques ou d’animaux stylisés dans le sol aride. Ces géoglyphes remplissaient probablement une fonction rituelle, peut-être liée au cycle de l'eau dans une région devenant de plus en plus désertique.
Les milliers de dessins dispersés sur environ 3 900 km2 de désert, dans le sud du Pérou, ont été tracés sur un millénaire. Il s'agit surtout de figures naturalistes. Lignes et trapèzes ont été ajoutés plus tard. On ignore encore leur signification et pourquoi ils ont changé au fil du temps. Mais ils jouaient sans doute un rôle capital dans les rituels pour que la pluie tombe sur les Andes et irrigue les champs.
D'après l'archéologue Giuseppe Orefici, les géoglyphes sont dessinés en grattant le sol, dégageant le sol clair des roches sombres. Le climat sec de la région, la nature du terrain et l'absence de végétation font que ces dessins sont toujours visibles aujourd'hui, après 2000 ans.
Une hypothèse récente propose que les géoglyphes auraient pu servir de parcours rituel : les fidèles auraient marché le long du tracé, le parcours en lui-même étant une forme de prière.
On a dénombré plus de 350 de ces dessins, qui représentent soit des formes géométriques, comme des lignes droites ou des spirales, soit des animaux du panthéon nazca.

Bien qu'il ne soit que dix heures, le soleil est déjà haut et il n'est pas toujours évident de repérer rapidement les dessins sans l'aide précieuse du copilote.
Nous survolons d'abord une baleine, puis l'astronaute, puis défilent rapidement tous les motifs les plus renommés dont le colibri et l'arbre.
Les dessins varient entre 50 et 300 mètres de longueur.

Le pilote fait des cercles et incline l'avion fortement afin que chaque passager puisse profiter de son vol. Ca tournicote et cela secoue un peu. Difficile pour SuperPopa de filmer mais pour la photographie, un zoom jusqu'à 300 mm convient pour les dessins, en alternance avec un grand angle 18 mm pour les panoramas. Et pour les puristes, un filtre polarisant pour éviter les reflets.

Nos # 1 et 2 sont un peu malades malgré un sirop contre le mal des transports et #3 doit être aidé pour voir les formes.
La navigation aérienne s'achève par un survol de la Panaméricaine et de la ville.

Nous rentrons à l'hôtel pour y passer la journée à l'ombre du patio, pas assez courageux pour ressortir dans la fournaise pour visiter des canaux d'irrigation ou un cimetière avec des momies.
Pour récupérer du vol, Fernando nous offre son hospitalité, son ordinateur, ses confortables canapés, le chant des perruches et une salle de bain.
Comme à notre habitude, ces pauses permettent aux écoliers de travailler un peu et pour les parents sherpas, c'est le moment de se préoccuper des itinéraires et hébergements pour les 4 prochaines journées.

Déjeuner dans une gargote traditionnelle : bouillon de poulet, poulet grillé et yaourt au poulet. Cherchez l'erreur...en fait les estaminets ne proposent pas de dessert mais offrent un menu à base poisson ou poulet, toujours composé d'un bouillon et d'une friture ou d'une grillade avec riz ou frites, plus une salade et la chicha morada en guise de boisson.
Un couple charmant nous recommande le pollo dorado et nous apprend à reconnaitre les faux billets.

Ensuite, autre rituel des vacances à l'étranger : passage chez la coiffeuse.
Selene, dans sa boutique au sous-sol de la rue principale, propose un 'cambio de look', et le sien n'est pas des plus élégants.
La riche pilosité de ses avant-bras trahit son genre initial. Mais elle/il coupe bien Superpopa et mise en confiance, #1 se lance pour couper les pointes. L'opération se déroule avec moins d'adresse que pour le caballero.
Je rattrape le désastre en lui montrant le bon geste pendant que le reste de la famille regarde des telenovelas où toutes les actrices sont visiblement refaites.
Une ami(e) de la coiffeuse arrive et nous quittons ce nid de transsexuels avant de devoir expliquer aux enfants pourquoi la situation était cocasse.

Fernando nous déposera ce soir pour un bus de nuit en direction d'Arequipa (9 heures et 400 kms) où nous devrions trouver des températures fraîches et une météo bien plus humide à une altitude de 2300 mètres.

En donnant à #1 un traitement homéopathique contre le mal des montagnes depuis plusieurs jours, nous espérons que notre Pocahontas parisienne ne sera pas atteinte du Soroche comme elle a pu en souffrir parfois dans les hautes Pyrénées quand nos randonnées dépassaient les 2000 mètres d'altitude.

¡ Hasta luego !




S@lvam's Life

3 commentaires:

  1. La suite, la suite, la suite !
    Sandra

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    1. La suite est en ligne depuis ce matin ;)

      mais il est difficile de suivre le rythme, le voyage est mouvemente et normalement nous n aurons pas de connexion wifi entre samedi et lundi.
      prochain billet ce soir si pas trop claquee(compter que tu as 6 heures de plus que moi = cette nuit a Paris)
      bises de Cuzco

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  2. c'est une tradition ? à chaque voyage le coiffeur local ?????? c'est mortel :-D
    j'adore tes récits... merci merci merci ! c'est top !
    je file lire la suite...

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