Dimanche 19 février 2012.- 6.00.
J'ai gagne un quart d'heure de sommeil par rapport à hier. Mon grand âge supporte moins bien le décalage de six heures que les éléments les plus jeunes de la famille qui l'ont parfaitement bien intégré.
Départ ce matin pour Pisco, ville côtière située au sud de Lima.
Nous attaquons la partie improvisation de notre voyage.
A Paris, happés par le tourbillon quotidien, nous avons eu juste le temps de préparer une feuille de route, dans laquelle sont calées dates approximatives et étapes-clefs. Nous nous appuyons sur les deux guides de voyage leaders du marché et des renseignements pris sur internet. Saupoudrer le tout de rencontres, hasards de la météo et roulent les Sakados.
Après un délicieux petit déjeuner à base de jus de sapotèque, pain arabe et café péruvien tellement fort que j'ai eu l'impression d'avaler le marc...nous quittons notre premier hébergement.
Taxi vers le terminal de bus de la compagnie Soyouz, très connue des routards et de tous les Péruviens.
Sauf celui qui nous conduit, non pas à la gare routière mais en dépose directe à un arrêt sur l'autoroute.
Nous nous dépêtrons de ce malentendu en lui montrant un plan de notre guide avec la localisation du terminal des bus, endroit que notre chauffeur découvre !
Là, l'achat des billets est rapide avec enregistrement des passeports et des bagages. Le prix est différent selon la nationalité avec un tarif réduit pour les jeunes enfants.
C'est parti pour 4 heures de bus afin de parcourir 250 kms vers Pisco, sur la route mythique qu'est la Panaméricaine.
La sortie de la capitale est fastidieuse, les Limeanos vont se divertir le dimanche vers les plages situées à une heure au sud de Lima.
Au péage, s'étalent près de trente marchands de bouées et jeux en plastique si jamais vous avez oubliê le dauphin gonflable.
Je regrette de ne pas être du bon côté de la route, mais le bus est plein comme un oeuf.
A chaque arrêt, que ce soit pour le péage, l'essence ou le recueil de nouveaux passagers, des vendeurs ambulants s'agglutinent sous nos fenêtres. N'ont le droit de monter dans le bus que les vendeurs affiliés de la compagnie qui proposent des sandwichs...au poulet ou des chips de bananes/patates douces/pommes de terre et des douceurs nommées Alfajores (deux délicieux sablés fins accollés par de la confiture de lait), qui se trouvent dans toute l'Amérique latine.
Evidemment, au troisième passage, le palais des gourmands est titillé et la bourse se délie !
Les pauses pipi sont quasi inexistantes, mais Superpopa et moi-même maîtrisons désormais cette situation à haut risque avec enfants, avec une gestion optimisée des vidanges de vessie/objectifs du chauffeur : demander dans combien de minutes ces jeunes gens peuvent se soulager, et au moment crucial, laisser un garde bagages, plus une autre personne à hauteur du chauffeur pour le faire patienter !
Le trajet s'effectue dans un bus propre et confortable, la climatisation n'est pas nécessaire en ouvrant quelques fenêtres. L'inévitable écran télé nous réserve de bonnes surprises, ici pas de Bollywood ou de karaté à fond les hauts parleurs comme en Asie. Le co-pilote fait dans la culture et nous diffuse successivement Les Misérables et Guerre et paix.
Misérable est le qualificatif qui me vient à l'esprit en regardant les habitations à la sortie de Lima. Pas tout à fait des favellas mais des constructions désordonnées dont il est diificile de déterminer si elles sont inachevées ou si elles tombent en ruines. Les premiers étages sont rarement complètement édifiés et les fers à béton dépassent de la dalle haute...
Les premières cultures apparaissent à une trentaine de kilomètres : maïs, pommes de terre. La base de la cuisine locale.
Nous apercevrons ensuite des oliviers, qui se mangent quotidiennement sous forme de tapenade grossière ou en huile mélangée notamment avec le rocoto. Le rocoto est un piment rond comme un petit poivron, dénommé aussi piment pomme ou piment poire. Broyé avec du lait, de l'huile d'olive et de la mie de pain trempée dans du lait, la mixture se nomme salsa rocoto et relève les viandes souvent proposées sans beaucoup de saveur.
Le paysage est rapidement très aride.
A babord, l'océan Pacifique. Peu de monde sur les plages, sauf dans des parties très concentrées qui semblent être des centres de vacances par syndicats ou confédérations. Un havre de luxe aux maisons ultra design attire mon attention. Dans une crique très bien gardée s'est établi un lotissement très privé avec vue imprenable.
A tribord, sur des collines très erodées, sont tracées des parcelles de 50 mètres par 100, avec un apport d'eau et des débuts de constructions dessus. Aucune n'est achevée. Nous croisons des dizaines de villages fantômes. Vision lunaire qui semble être le maigre fruit des politiques foncières gouvernementales pour combattre le désert et fixer la population hors de la mégalopole.
La gentillesse des Péruviens n'est pas une légende.
Durant le voyage, une dame nous dépanne en mouchoirs et une autre se propose de nous prévenir de notre arrêt.
En effet, la ville de Pisco est située à 6 kms de la route nationale et le chauffeur n'annonce pas le nom des stops. L'arrêt de bus rythme la vie de l'économie locale, ravagée par un séisme de magnitude 8 en 2007.
La reconstruction suit son cours, lent et compliqué.
Nous rejoignons la ville par le plus petit taxi qu'il puisse exister. Le chauffeur réussit le grand exploit de nous charger tous avec nos bagages au complet et nous dépose à l'hôtel San Isidro qui dispose d'une petite piscine et d'une chambre pour 5.
Il fait une chaleur de bête.
Les enfants piquent immédiatement une tête pendant que nous arrangeons avec Kory, représentante d'une agence de tourisme, une excursion maritime pour les îles Ballestas demain matin ainsi que notre départ l'après-midi en bus pour Nazca.
L'efficace et très commerciale Kory me guide en ville au supermarché pour, faire le plein d'eau minérale, de soles, et recupérer de quoi déjeuner.
Elle me montre le rocoto, puis la pomme d'eau et son petit garçon Jésus débusque du maïs violet, celui avec lequel se fabrique la chicha morada.
Elle me conseille de goûter le ceviche de pejerreyes, des délicieux petits poissons à chair blanche détaillée.
Le tour de la place d'Armes est rapide et bien que le centre ville soit modeste, nous circulons en moto-taxi, un tuk-tuk avec une banquette arrière pour deux passagers, où je dois plier mon mètre 60 pour entrer. Cela nous sauve de la cuisson d'un soleil éclatant.
Après avoir profité de la piscine, du baby foot et du billard, nous entamons une promenade à la toute relative fraîcheur de nuit de Pisco.
Nous sommes au coeur des grandes vacances, et les enfants s'adonnent à coeur joie aux traditions du carnaval. Ici la chaleur a engendré une façon originale de le célébrer. Les enfants guettent les passants et les arrosent d'eau.
Les adultes ont sorti les chaises sur le trottoir et observent les rues sombres, avec la télévision en fond sonore ou de la musique latina bombardée vers le voisinage. Il ne semble pas y avoir grand chose à faire dans la bourgade...
Sur la place d'armes, les familles se sont concentrées pour manger une glace ou croquer du poulet frit.
Trois gargottes, deux églises, cinq banques et quelques boutiques tiennent le pavé. Les jeunes se divertissent par des tours de scooter ou des sauts en vtt.
Kory m'a recommandé de sortir sans sac et sans bijou pour ne pas tenter une population dont le salaire minimal est de 700 soles , une somme moindre que nos deux nuits à Lima pour deux chambres...
Pisco a encore une longue reconstruction à opérer avant de retrouver de sa superbe. En y séjournant une nuit, nous faisons un tout petit acte solidaire.
J'ai gagne un quart d'heure de sommeil par rapport à hier. Mon grand âge supporte moins bien le décalage de six heures que les éléments les plus jeunes de la famille qui l'ont parfaitement bien intégré.
Départ ce matin pour Pisco, ville côtière située au sud de Lima.
Nous attaquons la partie improvisation de notre voyage.
A Paris, happés par le tourbillon quotidien, nous avons eu juste le temps de préparer une feuille de route, dans laquelle sont calées dates approximatives et étapes-clefs. Nous nous appuyons sur les deux guides de voyage leaders du marché et des renseignements pris sur internet. Saupoudrer le tout de rencontres, hasards de la météo et roulent les Sakados.
Après un délicieux petit déjeuner à base de jus de sapotèque, pain arabe et café péruvien tellement fort que j'ai eu l'impression d'avaler le marc...nous quittons notre premier hébergement.
Taxi vers le terminal de bus de la compagnie Soyouz, très connue des routards et de tous les Péruviens.
Sauf celui qui nous conduit, non pas à la gare routière mais en dépose directe à un arrêt sur l'autoroute.
Nous nous dépêtrons de ce malentendu en lui montrant un plan de notre guide avec la localisation du terminal des bus, endroit que notre chauffeur découvre !
Là, l'achat des billets est rapide avec enregistrement des passeports et des bagages. Le prix est différent selon la nationalité avec un tarif réduit pour les jeunes enfants.
C'est parti pour 4 heures de bus afin de parcourir 250 kms vers Pisco, sur la route mythique qu'est la Panaméricaine.
La sortie de la capitale est fastidieuse, les Limeanos vont se divertir le dimanche vers les plages situées à une heure au sud de Lima.
Au péage, s'étalent près de trente marchands de bouées et jeux en plastique si jamais vous avez oubliê le dauphin gonflable.
Je regrette de ne pas être du bon côté de la route, mais le bus est plein comme un oeuf.
A chaque arrêt, que ce soit pour le péage, l'essence ou le recueil de nouveaux passagers, des vendeurs ambulants s'agglutinent sous nos fenêtres. N'ont le droit de monter dans le bus que les vendeurs affiliés de la compagnie qui proposent des sandwichs...au poulet ou des chips de bananes/patates douces/pommes de terre et des douceurs nommées Alfajores (deux délicieux sablés fins accollés par de la confiture de lait), qui se trouvent dans toute l'Amérique latine.
Evidemment, au troisième passage, le palais des gourmands est titillé et la bourse se délie !
Les pauses pipi sont quasi inexistantes, mais Superpopa et moi-même maîtrisons désormais cette situation à haut risque avec enfants, avec une gestion optimisée des vidanges de vessie/objectifs du chauffeur : demander dans combien de minutes ces jeunes gens peuvent se soulager, et au moment crucial, laisser un garde bagages, plus une autre personne à hauteur du chauffeur pour le faire patienter !
Le trajet s'effectue dans un bus propre et confortable, la climatisation n'est pas nécessaire en ouvrant quelques fenêtres. L'inévitable écran télé nous réserve de bonnes surprises, ici pas de Bollywood ou de karaté à fond les hauts parleurs comme en Asie. Le co-pilote fait dans la culture et nous diffuse successivement Les Misérables et Guerre et paix.
Misérable est le qualificatif qui me vient à l'esprit en regardant les habitations à la sortie de Lima. Pas tout à fait des favellas mais des constructions désordonnées dont il est diificile de déterminer si elles sont inachevées ou si elles tombent en ruines. Les premiers étages sont rarement complètement édifiés et les fers à béton dépassent de la dalle haute...
Les premières cultures apparaissent à une trentaine de kilomètres : maïs, pommes de terre. La base de la cuisine locale.
Nous apercevrons ensuite des oliviers, qui se mangent quotidiennement sous forme de tapenade grossière ou en huile mélangée notamment avec le rocoto. Le rocoto est un piment rond comme un petit poivron, dénommé aussi piment pomme ou piment poire. Broyé avec du lait, de l'huile d'olive et de la mie de pain trempée dans du lait, la mixture se nomme salsa rocoto et relève les viandes souvent proposées sans beaucoup de saveur.
Le paysage est rapidement très aride.
A babord, l'océan Pacifique. Peu de monde sur les plages, sauf dans des parties très concentrées qui semblent être des centres de vacances par syndicats ou confédérations. Un havre de luxe aux maisons ultra design attire mon attention. Dans une crique très bien gardée s'est établi un lotissement très privé avec vue imprenable.
A tribord, sur des collines très erodées, sont tracées des parcelles de 50 mètres par 100, avec un apport d'eau et des débuts de constructions dessus. Aucune n'est achevée. Nous croisons des dizaines de villages fantômes. Vision lunaire qui semble être le maigre fruit des politiques foncières gouvernementales pour combattre le désert et fixer la population hors de la mégalopole.
La gentillesse des Péruviens n'est pas une légende.
Durant le voyage, une dame nous dépanne en mouchoirs et une autre se propose de nous prévenir de notre arrêt.
En effet, la ville de Pisco est située à 6 kms de la route nationale et le chauffeur n'annonce pas le nom des stops. L'arrêt de bus rythme la vie de l'économie locale, ravagée par un séisme de magnitude 8 en 2007.
La reconstruction suit son cours, lent et compliqué.
Nous rejoignons la ville par le plus petit taxi qu'il puisse exister. Le chauffeur réussit le grand exploit de nous charger tous avec nos bagages au complet et nous dépose à l'hôtel San Isidro qui dispose d'une petite piscine et d'une chambre pour 5.
Il fait une chaleur de bête.
Les enfants piquent immédiatement une tête pendant que nous arrangeons avec Kory, représentante d'une agence de tourisme, une excursion maritime pour les îles Ballestas demain matin ainsi que notre départ l'après-midi en bus pour Nazca.
L'efficace et très commerciale Kory me guide en ville au supermarché pour, faire le plein d'eau minérale, de soles, et recupérer de quoi déjeuner.
Elle me montre le rocoto, puis la pomme d'eau et son petit garçon Jésus débusque du maïs violet, celui avec lequel se fabrique la chicha morada.
Elle me conseille de goûter le ceviche de pejerreyes, des délicieux petits poissons à chair blanche détaillée.
Le tour de la place d'Armes est rapide et bien que le centre ville soit modeste, nous circulons en moto-taxi, un tuk-tuk avec une banquette arrière pour deux passagers, où je dois plier mon mètre 60 pour entrer. Cela nous sauve de la cuisson d'un soleil éclatant.
Après avoir profité de la piscine, du baby foot et du billard, nous entamons une promenade à la toute relative fraîcheur de nuit de Pisco.
Nous sommes au coeur des grandes vacances, et les enfants s'adonnent à coeur joie aux traditions du carnaval. Ici la chaleur a engendré une façon originale de le célébrer. Les enfants guettent les passants et les arrosent d'eau.
Les adultes ont sorti les chaises sur le trottoir et observent les rues sombres, avec la télévision en fond sonore ou de la musique latina bombardée vers le voisinage. Il ne semble pas y avoir grand chose à faire dans la bourgade...
Sur la place d'armes, les familles se sont concentrées pour manger une glace ou croquer du poulet frit.
Trois gargottes, deux églises, cinq banques et quelques boutiques tiennent le pavé. Les jeunes se divertissent par des tours de scooter ou des sauts en vtt.
Kory m'a recommandé de sortir sans sac et sans bijou pour ne pas tenter une population dont le salaire minimal est de 700 soles , une somme moindre que nos deux nuits à Lima pour deux chambres...
Pisco a encore une longue reconstruction à opérer avant de retrouver de sa superbe. En y séjournant une nuit, nous faisons un tout petit acte solidaire.
Quel émerveillement à lire chaque étape.
RépondreSupprimermerci Sandrine de nous faire rêver
RépondreSupprimerRien à dire, sinon top aventure !!
RépondreSupprimerProfitez bien de l'excursion maritime aux iles Ballestas. J'avais adoré cette partie là. Attention forte odeur de guano... Jmo
Surprenant la maïs noir, je n'avais jamais vu ça auparavant! Chouette texte et j'aime bcp le contour des photos, tu me diras comment tu fais ça ?!
RépondreSupprimer