Mardi 28 février 2012
Nouveau réveil matinal car nous devons déposer nos bagages à la Résidence Cricarlet, dans la maison d'hôtes d'Isaac et rejoindre le groupe avec lequel nous partagerons le bateau.
Isaac, adorable Monsieur d'une cinquantaine d'années, et son épouse Laeticia, se chargeront de notre linge à laver et de garder nos bagages pendant notre itinéraire de 36 heures sur les îles du lac Titicaca.
Le groupe est guidé par le dynamique Bruno, et est formé par une majorité de jeunes gens de toute provenance âgés en moyenne de 25 ans. Se démarquent deux mexicaines frisant la soixantaine, un homme français d'un âge certain, et une galloise d'une quarantaine d'années.
Olga, notre guide personnelle, nous rejoint et nous voilà près de 25 personnes à naviguer jusqu'aux îles Uros.
Il s'agit d'îles flottantes, composées de blocs de tourbe épais d'environ treize mètres, sur lesquels reposent des entrelacs de roseaux ou tortora. L'île est ensuite amarrée pour empêcher sa dérive et est habitée par une famille avec une vingtaine de personnes, réparties dans plusieurs cabanes en roseaux séchés de forme carrée, ou en hutte pour un habitat plus traditionnel.
Il n'y a évidemment pas d'électricité, mais certaines îles ont investi dans des panneaux solaires alimentant maisons et téléphone.
Les habitants expliquent très bien le mode constructif, font goûter le pied tendre et blanc du roseau et proposent leurs produits artisanaux à la vente.
C'est à ce moment crucial de cette visite très touristique qu'il se met à pleuvoir.
Il nous est proposé de faire un tour dans une barque de roseaux, modèle carrosse de mariage.
Il y a aussi sur chaque île flottante un mirador qui permet de voir ce qui se passe chez les voisins. Certains ont développé de la pisciculture, d'autres des cafés ou une petite épicerie de ravitaillement.
Une école adventiste a également pris pied.
L'économie semble essentiellement tournée vers le tourisme, les bateaux se succèdent avec les touristes curieux de cet habitat en voie d'extinction.
Le sol des îles est assez élastique et rebondit sous nos pas.
Nous quittons les îles Uros avec une barquette de roseaux, souvenir de notre passage éphémère, et laissons la place à 20 autres touristes, accueillis comme s'ils étaient uniques.
Notre bateau se dirige ensuite vers Amantani, située à 3 heures de navigation d'Uros.
Cette longue traversée, sous un ciel qui se dégage petit à petit, permet aux uns et aux autres de faire connaissance. Mon voisin s'apelle Aki et est japonais. Cet étudiant en droit fait un tour d'Amérique du Sud en 3 mois.
Il y a également Rachel la Galloise, qui a décidé de plaquer son poste de médecin en clinique pour se poser un peu sans autre objectif que de profiter de l'instant présent.
Durant la croisière, Bruno nous donne quelques informations sur le lac Titicaca. D'abord ici cela s'écrit Titikaka. Cela signifie en quechua le puma gris, en raison de la couleur foncée de ses fonds et d'une forme qui s'apparentraît à cet animal. Ensuite, cela ne se prononce pas comme vous le pensiez, mais il faut mettre un 'h' avant les a. Bref, c'est un endroit simplement beau mais avec une culture difficile à appréhender pour le touriste moyen.
Le lac Titicaca s'étend sur environ 8 562 km², parmi lesquels 4 772 km² correspondent au territoire péruvien et le reste (3 790) à la Bolivie.
Sa longueur est de 204 kilomètres, sa largeur de 65 kilomètres.
Situé à 3 812 mètres au-dessus du niveau de la mer, il a une profondeur moyenne de 107 mètres et une profondeur maximale de 284 mètres. Il s'agit du plus haut lac navigable au monde.
Plus de vingt-cinq rivières se jettent dans le lac. Le lac compte quarante et une îles dont certaines sont habitées.
Ses eaux sont en baisse à la fois en niveau et à la fois en volume de poissons, en raison du réchauffement climatique et d'une surpêche.
Cependant le reflet des nuages sur le lac et les quelques barques de pêcheurs rendent le paysage magique.
Sur l'île d'Amantani, nous logerons chez la maman d'Olga alors que les autres personnes du groupe seront réparties dans plusieurs familles d'une autre communauté / village.
Le bateau nous dépose en contrebas de Colchepaqui, où demeure Victoria 55 ans, la mère d'Olga.
Nous y partagerons le gîte et le couvert avec Robert, retraité de l'éducation nationale qui a bourlingué à travers l'Afrique en expatriation, et dont la soif d'ailleurs reste constante. Du haut de ses 74 ans, ce Français a bon pied bon oeil et me plante dans les 200 mètres de dénivelé menant du port à notre auberge rurale. Coincidence amusante, notre colocataire d´une nuit est résident a la Réunion.
La ballade est d'à peine 1 km mais la montée est sévère sous un soleil bien présent. Le sentier, pavé par les différentes communautés qui en bénéficient, est bien entretenu et traverse champs de céréales (avoine, quinoa, blé, maïs, orge) et de pommes de terre de toutes variétés.
L'habitat, fait de terres et toîts de paille, est assez dispersé. Une ligne électrique dessert les villages mais le coût du Kw/h est tant onéreux que les habitants, s'ils sont raccordés, ne l'utilisent qu'avec parcimonie.
Chaque maisonnée dispose de son lopin de terre pour son autosuffisance. La partie cultivable de l'île est divisée en quatre. Chaque quart est dédié à un type de culture : par exemple, une communauté se charge des pommes de terre, une autre des fèves, la troisième des carottes et le dernier quart est en jachère.
La rotation des cultures se fait à chaque saison et les récoltes sont communautaires.
L'organisation complète de la civilisation îlienne est basée sur un système solidaire et les élections des chefs de communauté sont l'expression démocratique d'un conseil des sages, personnalités généralement mariées et d'âge mur.
La maison de Victoria et d'Olga est en vue, entourée de fleurs et de pieds de quinoa. La demeure est modeste, ceinte d'un mur en latérite et bâtie en U depuis 1954. Ses toîts en tôle ondulée abritent 3 bâtiments dont deux disposent d'un étage.
Les hauteurs sous plafonds sont très basses, SuperPopa avec son mètre 80 y brosse ses cheveux. Les linteaux des portes sont encore moins élevês et nous nous cognons régulièrement.
Elles possèdent quelques moutons et des cochons d'Inde qu'elles revendent au marché.
Leurs productions agricoles sont pour leur consommation personnelle et comme la plupart des îliens, elles mangent peu de viande et peu de poisson.
En conséquence, le délicieux déjeuner qu'elles nous préparent avec des truites est un repas de fête auquel nous faisons tous honneur. Une soupe de quinoa au préalable et les truites grillées à la poêle posée sur un petit feu.
La salle à manger et la cuisine sont une même pièce et tout le talent d'Olga et de sa maman est de préparer les repas dans moins d'un m2, avec juste un foyer, une planche, un couteau et deux marmites.
Nous sortons de table en milieu d'après-midi et pour digérer, Olga nous invite à rendre visite au Pacchatata, représentant du Cosmos.
Il y a encore 200 mètres de dénivelé mais qui s'étalent sur 2 kms, la pente est donc moins raide et le soleil commence à faiblir. Le sentier s'éloigne progressivement des habitations et permet d'accéder à gauche au sanctuaire de la PacchaMama, la mère Nature, et nous prenons à droite la direction du Pacchatata, légerement moins élevé.
Le soleil couchant sublime les murailles et les quelques paysans que nous croisons.
Olga profite de la ballade pour nous narrer les légendes du lac, qui en font le berceau de la civilisation inca. Elle nous montre également les différentes plantes de la médecine traditionnelle locale, nous expliquant que la médecine moderne est trop coûteuse et ne remporte par la confiance des îliens.
Arrivés au sommet de la colline, à plus de 4100 m, Olga nous donne des feuilles de coca, à offrir au PacchaTata pour le remercier de sa bienveillance. Chacun d'entre nous glisse 3 feuilles dans le mur du sanctuaire et admire ensuite le coucher de soleil qui se reflète dans les eaux.
Nours redescendons dans la pénombre et la plénitude.
Nous dînons à la lueur d'une chandelle, d'une soupe de blé moulu et d'une purée de fèves, suivies d'une infusion de coca ou de menthe, ou encore de citronnelle. Les odeurs des plantes fraîchement coupées sont enivrantes.
La toilette se fait sommairement grâce à un petit réservoir que nos hôtesses ont eu la délicatesse de remplir d'eau chaude.
En l'absence de lumière, de chien et de chat, la voie lactée s'admire en toute quiétude.
Nous nous couchons au premier étage, sur les sommiers de roseaux avec d'épaisses couvertures. Pour éviter les chutes dans le petit escalier, nous disposons de pots de chambre, ce qui permettra une expérience nouvelle pour nos Sakados.
L'orage gronde sur le lac Titicaca, la grêle s'y joindra furtivement. Les grêlons puis les fortes pluies sonneront fort sur le toît durant une bonne partie de la nuit.
Nouveau réveil matinal car nous devons déposer nos bagages à la Résidence Cricarlet, dans la maison d'hôtes d'Isaac et rejoindre le groupe avec lequel nous partagerons le bateau.
Isaac, adorable Monsieur d'une cinquantaine d'années, et son épouse Laeticia, se chargeront de notre linge à laver et de garder nos bagages pendant notre itinéraire de 36 heures sur les îles du lac Titicaca.
Le groupe est guidé par le dynamique Bruno, et est formé par une majorité de jeunes gens de toute provenance âgés en moyenne de 25 ans. Se démarquent deux mexicaines frisant la soixantaine, un homme français d'un âge certain, et une galloise d'une quarantaine d'années.
Olga, notre guide personnelle, nous rejoint et nous voilà près de 25 personnes à naviguer jusqu'aux îles Uros.
Il s'agit d'îles flottantes, composées de blocs de tourbe épais d'environ treize mètres, sur lesquels reposent des entrelacs de roseaux ou tortora. L'île est ensuite amarrée pour empêcher sa dérive et est habitée par une famille avec une vingtaine de personnes, réparties dans plusieurs cabanes en roseaux séchés de forme carrée, ou en hutte pour un habitat plus traditionnel.
Il n'y a évidemment pas d'électricité, mais certaines îles ont investi dans des panneaux solaires alimentant maisons et téléphone.
Les habitants expliquent très bien le mode constructif, font goûter le pied tendre et blanc du roseau et proposent leurs produits artisanaux à la vente.
C'est à ce moment crucial de cette visite très touristique qu'il se met à pleuvoir.
Il nous est proposé de faire un tour dans une barque de roseaux, modèle carrosse de mariage.
Il y a aussi sur chaque île flottante un mirador qui permet de voir ce qui se passe chez les voisins. Certains ont développé de la pisciculture, d'autres des cafés ou une petite épicerie de ravitaillement.
Une école adventiste a également pris pied.
L'économie semble essentiellement tournée vers le tourisme, les bateaux se succèdent avec les touristes curieux de cet habitat en voie d'extinction.
Le sol des îles est assez élastique et rebondit sous nos pas.
Nous quittons les îles Uros avec une barquette de roseaux, souvenir de notre passage éphémère, et laissons la place à 20 autres touristes, accueillis comme s'ils étaient uniques.
Notre bateau se dirige ensuite vers Amantani, située à 3 heures de navigation d'Uros.
Cette longue traversée, sous un ciel qui se dégage petit à petit, permet aux uns et aux autres de faire connaissance. Mon voisin s'apelle Aki et est japonais. Cet étudiant en droit fait un tour d'Amérique du Sud en 3 mois.
Il y a également Rachel la Galloise, qui a décidé de plaquer son poste de médecin en clinique pour se poser un peu sans autre objectif que de profiter de l'instant présent.
Durant la croisière, Bruno nous donne quelques informations sur le lac Titicaca. D'abord ici cela s'écrit Titikaka. Cela signifie en quechua le puma gris, en raison de la couleur foncée de ses fonds et d'une forme qui s'apparentraît à cet animal. Ensuite, cela ne se prononce pas comme vous le pensiez, mais il faut mettre un 'h' avant les a. Bref, c'est un endroit simplement beau mais avec une culture difficile à appréhender pour le touriste moyen.
Le lac Titicaca s'étend sur environ 8 562 km², parmi lesquels 4 772 km² correspondent au territoire péruvien et le reste (3 790) à la Bolivie.
Sa longueur est de 204 kilomètres, sa largeur de 65 kilomètres.
Situé à 3 812 mètres au-dessus du niveau de la mer, il a une profondeur moyenne de 107 mètres et une profondeur maximale de 284 mètres. Il s'agit du plus haut lac navigable au monde.
Plus de vingt-cinq rivières se jettent dans le lac. Le lac compte quarante et une îles dont certaines sont habitées.
Ses eaux sont en baisse à la fois en niveau et à la fois en volume de poissons, en raison du réchauffement climatique et d'une surpêche.
Cependant le reflet des nuages sur le lac et les quelques barques de pêcheurs rendent le paysage magique.
Sur l'île d'Amantani, nous logerons chez la maman d'Olga alors que les autres personnes du groupe seront réparties dans plusieurs familles d'une autre communauté / village.
Le bateau nous dépose en contrebas de Colchepaqui, où demeure Victoria 55 ans, la mère d'Olga.
Nous y partagerons le gîte et le couvert avec Robert, retraité de l'éducation nationale qui a bourlingué à travers l'Afrique en expatriation, et dont la soif d'ailleurs reste constante. Du haut de ses 74 ans, ce Français a bon pied bon oeil et me plante dans les 200 mètres de dénivelé menant du port à notre auberge rurale. Coincidence amusante, notre colocataire d´une nuit est résident a la Réunion.
La ballade est d'à peine 1 km mais la montée est sévère sous un soleil bien présent. Le sentier, pavé par les différentes communautés qui en bénéficient, est bien entretenu et traverse champs de céréales (avoine, quinoa, blé, maïs, orge) et de pommes de terre de toutes variétés.
L'habitat, fait de terres et toîts de paille, est assez dispersé. Une ligne électrique dessert les villages mais le coût du Kw/h est tant onéreux que les habitants, s'ils sont raccordés, ne l'utilisent qu'avec parcimonie.
Chaque maisonnée dispose de son lopin de terre pour son autosuffisance. La partie cultivable de l'île est divisée en quatre. Chaque quart est dédié à un type de culture : par exemple, une communauté se charge des pommes de terre, une autre des fèves, la troisième des carottes et le dernier quart est en jachère.
La rotation des cultures se fait à chaque saison et les récoltes sont communautaires.
L'organisation complète de la civilisation îlienne est basée sur un système solidaire et les élections des chefs de communauté sont l'expression démocratique d'un conseil des sages, personnalités généralement mariées et d'âge mur.
La maison de Victoria et d'Olga est en vue, entourée de fleurs et de pieds de quinoa. La demeure est modeste, ceinte d'un mur en latérite et bâtie en U depuis 1954. Ses toîts en tôle ondulée abritent 3 bâtiments dont deux disposent d'un étage.
Les hauteurs sous plafonds sont très basses, SuperPopa avec son mètre 80 y brosse ses cheveux. Les linteaux des portes sont encore moins élevês et nous nous cognons régulièrement.
Elles possèdent quelques moutons et des cochons d'Inde qu'elles revendent au marché.
Leurs productions agricoles sont pour leur consommation personnelle et comme la plupart des îliens, elles mangent peu de viande et peu de poisson.
En conséquence, le délicieux déjeuner qu'elles nous préparent avec des truites est un repas de fête auquel nous faisons tous honneur. Une soupe de quinoa au préalable et les truites grillées à la poêle posée sur un petit feu.
La salle à manger et la cuisine sont une même pièce et tout le talent d'Olga et de sa maman est de préparer les repas dans moins d'un m2, avec juste un foyer, une planche, un couteau et deux marmites.
Nous sortons de table en milieu d'après-midi et pour digérer, Olga nous invite à rendre visite au Pacchatata, représentant du Cosmos.
Il y a encore 200 mètres de dénivelé mais qui s'étalent sur 2 kms, la pente est donc moins raide et le soleil commence à faiblir. Le sentier s'éloigne progressivement des habitations et permet d'accéder à gauche au sanctuaire de la PacchaMama, la mère Nature, et nous prenons à droite la direction du Pacchatata, légerement moins élevé.
Le soleil couchant sublime les murailles et les quelques paysans que nous croisons.
Olga profite de la ballade pour nous narrer les légendes du lac, qui en font le berceau de la civilisation inca. Elle nous montre également les différentes plantes de la médecine traditionnelle locale, nous expliquant que la médecine moderne est trop coûteuse et ne remporte par la confiance des îliens.
Arrivés au sommet de la colline, à plus de 4100 m, Olga nous donne des feuilles de coca, à offrir au PacchaTata pour le remercier de sa bienveillance. Chacun d'entre nous glisse 3 feuilles dans le mur du sanctuaire et admire ensuite le coucher de soleil qui se reflète dans les eaux.
Nours redescendons dans la pénombre et la plénitude.
Nous dînons à la lueur d'une chandelle, d'une soupe de blé moulu et d'une purée de fèves, suivies d'une infusion de coca ou de menthe, ou encore de citronnelle. Les odeurs des plantes fraîchement coupées sont enivrantes.
La toilette se fait sommairement grâce à un petit réservoir que nos hôtesses ont eu la délicatesse de remplir d'eau chaude.
En l'absence de lumière, de chien et de chat, la voie lactée s'admire en toute quiétude.
Nous nous couchons au premier étage, sur les sommiers de roseaux avec d'épaisses couvertures. Pour éviter les chutes dans le petit escalier, nous disposons de pots de chambre, ce qui permettra une expérience nouvelle pour nos Sakados.
L'orage gronde sur le lac Titicaca, la grêle s'y joindra furtivement. Les grêlons puis les fortes pluies sonneront fort sur le toît durant une bonne partie de la nuit.
Damned, Laurent s est transforme en geant !
RépondreSupprimerOn fera la comparaison avec les Norvégiens ;)
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