Nous rentrons à Arusha sous une pluie torrentielle. La petite saison des pluies est commencée, la « grande » saison des pluies est ordinairement attendue en mars avril.
Nous quittons Saad et Boniface et leurs bons offices sont remerciés du traditionnel pourboire.
A l'aéroport international d'Arusha, nous devons embarquer pour le vol de Precision Air à destination de Zanzibar.
Arusha International est en fait un minuscule aérodrome.
L'entrée des voitures est mollement filtrée par un garde qui regarde avec un miroir le dessous des véhicules à la recherche de potentiels explosifs. Pour une raison étrange, notre 4x4 n'est scruté qu'à l'avant.
Pour pénétrer dans l'aérogare, il faut passer tous les bagages au scan et ce dans un espace minuscule, ce qui crée un capharnaüm monstrueux.
La chaleur et la promiscuité n'améliorent pas l'énervement.
L'enregistrement des bagages vire au tragi-comique. L'agent de comptoir vous abandonne sans prévenir et revient sans gêne dix minutes plus tard, tandis que traînent 10 personnes qui, de façon aléatoire étiquettent les valises. Chaque passager craint le pire pour l'acheminement de ses bagages et scrute les chariots se dirigeant vers la soute.
Il est possible de retirer ou ajouter un sac après l'enregistrement, et également d'y ajouter des objets. Aucune réelle sécurité n'est assurée.
Il y a de nouveau un passage au scan des passagers avant l'embarquement.
Là encore, il est palpable que ces procédures ont du être mises en place pour rassurer des pays puissants et inquiets du terrorisme islamiste, mais que la Tanzanie n'a pas les moyens de tenir correctement ces filtres malgré l'équipement dernier cri dont elle a pu bénéficier sur ses frontières terrestres et aériennes.
Precision Air a pour surnom Imprecision Air.
Nous avons failli manquer l'embarquement car le numéro de vol n'a pas été annoncé et encore moins la destination. Heureusement que la salle d'embarquement est petite et qu'il n'y a pas d'autre vol au même horaire que le nôtre.
Après un court vol nous quittons le continent, pour l'île de Zanzibar.
Cette terre des épices, à forte domination musulmane, a été baptisée par les Arabes l'île des hommes noirs.
Ancien berceau du commerce des esclaves, elle est devenue une légende littéraire grâce à Rimbaud et à Jules Verne qui ont loué et rêvé ses charmes sans jamais y mettre les pieds.
Malgré de nombreuses années vécues dans l'Océan Indien, je ne connais de Zanzibar que ce nom qui fleure bon l'exotisme et la girofle.
Notre hôtel est situé à l'extrémité sud de l'île, dans une crique de sable blanc isolée Kizimkazi.
Le chauffeur assurant le transfert dispose d'une heure trente pour nous vendre brillamment ses services. « Hakuna Matata », il court circuite sans vergogne les tarifs de son employeur pour les différents tours proposés.
Nous concluons rapidement pour le lendemain une visite guidée de la vieille capitale et d'un jardin d'épices avant d'arriver à bon port.
De grandes villas d'environs 200 m² habitables sont disséminées dans un jardin de palmiers et de frangipaniers. Toits de palmes, huisseries en bois, hauts lits en baldaquins rendent l'endroit charmant.
Une grande piscine à débordement permet de compenser l'inaccessibilité de la mer quand celle-ci est à marée basse.
La barrière de corail est 500 mètres mais s'étend jusqu'au rivage par un grand plattier rempli de coraux coupants et d'oursins baignant dans l'océan tiède.
Nous passons quatre jours dans ce nouveau paradis pour recharger nos batteries avant notre retour dans la froideur et la grisailles parisienne.
Nous avons conscience de l'insolence d'un tel luxe quand il s'agit de calculer la consommation électrique et d'eau de tels hébergements, et avons fait le maximum pour réduire notre empreinte écologique les jours passés.
Mais les remords font vite place à la volupté de se prélasser dans une eau fraîche quand il fait 35° C au dehors et 85% d'humidité.
Une légère brise marine souffle mais ne suffit pas à rafraîchir l'atmosphère extrêmement humide.
La terre est fertile et permet une végétation dense, le paysage rappelle d'autres îles de l'Océan Indien que nous chérissons.
La chaleur étouffante annihile toute vélléité musculaire, nous nous traînons de la piscine aux ventilateurs et vice-versa.
Aussi sommes-nous fort compréhensifs face à la nonchalance de l'adorable personnel de l'hôtel.
Pole-pole signifie « doucement, doucement » et pour ceux d'entre vous qui connaissent la Grande île, la lenteur des Zanzibarites est comparable au mythique « mora mora » malagasy.
La femme de chambre passe deux heures à nettoyer mollement la villa et il faut un jardinier par mètre carré de jardin. Ambiance cliché d'Afrique.
Hello,
RépondreSupprimerIt makes me feel great when I read all these stories. It helps me from hopelessness and make me more stronger to fly… thank… for everything.