dimanche 6 mars 2011

14 février 2011 – Hippo Pool : Moto-Moto ?

Au lendemain d'un orage particulièrement chargé, Saad nous mène dès potron-minet en quête de points d'eau concentrant des grands troupeaux.

Les zèbres s'abreuvent fébrilement, toujours à l'affût du danger. Les plus courageux se lancent dans la mare, et laissent peu de temps aux plus pleutres pour boire.
A la moindre alerte, ils galopent tous dans la même direction.

 
Au bord d'une rivière, nous assistons à un combat d'hippopotames mâles souhaitant s'attirer la faveur d'une femelle. Deux masses d'environ une tonne s'affrontent mâchoire contre mâchoire.
Les canines mesurant près de 25 cms, la gueule du mastodonte est immense et peut facilement tuer un homme.


Un peu plus tard, dans un coude de la Seronera, confortablement installés sur une plateforme nous mettant à l'abri de ces grandes gueules, nous restons interloqués devant une piscine d'hippopotames. Nous ne les avons jamais vus aussi près.
Une cinquantaine de bosses émergent à peine de l'eau qui dégage une odeur nauséabonde.
Nous mettons cette puanteur d'abord sur le compte d'un énorme cadavre en putréfaction.
Après avoir vu quelques bulles au derrière de ces animaux qui paraissent si tranquilles, nous pensons que leurs flatulences d'herbivores sont la cause de l'inconfort de notre odorat.
En fait, l'hippo fort à l'aise dans son bain, y fait également ses besoins. Et le volume de ceux-ci est proportionnel à la masse de la bête...

Mais le spectacle qui s'offre à nous fait rapidement oublier l'odorama.
Son et images 3D : l'hippopotame a un cri tout à fait particulier, qui s'apparente à un feulement très grave. Les uns et les autres s'interpellent et se répondent par séquence.
Les immersions peuvent durer une dizaine de minutes, ce qui laisse croire que la bête est tranquille et inoffensive.


Cependant les chamailleries sont fréquentes, il n'est guère de bon ton d'écraser la patte du voisin ou de le bousculer, au risque d'une prise de mâchoire violente et rapide.


Par ailleurs, le nombre des hippopotames augmente au fur et à mesure, car les cris ont servi de ralliement.
Il s'agit en effet de protéger le cadavre de l'appétit fort aiguisé d'une troupe de crocodiles. Trois jeunes crocodiles et un énorme adulte sont à l'affût.
Les hippopotames font barrage depuis plus deux jours en guise de veillée funéraire et de sépulture. Un jeune hippopotame reste collé au cadavre sans bouger. Il doit s'agir de sa mère.

Lorsqu'enfin les sauriens se décident à attraper leur proie, tous les hippopotames feulent et se lèvent de concert. Cinquante volumineux paquets gris et roses ont émergé en deux secondes en criant : la scène est impressionnante mais ne fait pas reculer les crocodiles qui embrayent une seconde attaque.
Ne pouvant déchiqueter la peau trop coriace, les reptiles tournent sur eux-même pour vriller les chairs.

Les hippopotames ont compris qu'il était inutile de lutter et abandonnent leur garde.
Ils s'immergent à nouveau et protègent leurs petits en les plaçant loin des crocodiles.

Nous partons alors en quête des lions.
Le Serengeti, ancienne mer, est dotée de résurgences volcaniques érodées. Ces rochers sont équipés d'acacias parasols sous lesquels se cachent souvent les félins.
Il est possible d'en faire le tour en voiture et de croiser par hasard quelques gros matous qui y feront la sieste.



Il nous paraît que tous les lions ne font que paresser, mais parfois ils font un énorme effort et s'accouplent en un éclair qui sera multiplié jusqu'à 56 fois par jour !
La parade nuptiale est amusante à regarder. Une fois que les mâles dominants ont élu leur lionne, le couple s'isole de la troupe et prend l'air en restant avachi côte à côte.
Lorsque la femelle a décidé du top départ, elle lève son derrière et avance langoureusement. Le mâle a intérêt réagir rapidement, sans quoi la lionne s'allongera de nouveau, signe de renonciation à l'acte sexuel.
Nous constatons que la lionne peut aussi être aguicheuse, faisant ainsi tourner en bourrique son mâle en se levant et recouchant ainsi plusieurs fois, faisant ainsi mariner son lion.
La période de reproduction dure environ 3 semaines et le nombre de coïts est important de façon à assurer la pérennité de l'espèce. En effet, chaque lionne a une portée de 2 à 3 petits, mais uniquement tous les deux ans car elle s'occupera de ses petits jusqu'à leur totale indépendance avant d'être de nouveau féconde.

Les enfants citent immanquablement le Roi lion, observant la savane du haut de son promontoire.

Ici même le roi de la jungle devient un animal ordinaire tellement nous en aurons approché fréquemment et à moins de 5 mètres.

2 commentaires:

  1. canon ces photos... j'adore celle de l'hippo qui se décroche la mâchoire.
    et sympa les textes aussi, on apprend plein de choses!

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  2. Je n'ose meme plus commenter tellement je peine a renouveler les qualificatifs qui me viennent a l esprit
    Je me delecte...
    Merci !
    (et tres drole le lapsus plus haut sur la corne de rhino "repudiee" aphrodisiaque :-D)

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