jeudi 8 mars 2012

Bolivie #6 - Salar de Uyuni

Mercredi 7 mars 2012

Nous nous réveillons au bruit des marteaux du chantier voisin, des voitures qui passent comme si elles étaient au pied de notre lit, et de tout l'hôtel qui s'ébroue en vue des tours guidés qui commencent tous vers 10 heures.

A Sucre, un Hong Kongais nous a montré des photos du salar d'Uyuni et nous en salivons d'avance.
La ville d'Uyuni n'a absolument aucun intérêt touristique. Ses 20000 habitants sont plutôt mal logés et très peu de rues sont asphaltées. Il y a une gare où passe le train trois fois par semaine si la pluie n'a pas inondé les voies. Et il y a davantage de pizzerias et hôtels de passage que de banques.
L'économie locale dépend quasi essentiellement du tourisme, ceux qui ne profitent pas de la manne du désert de sel peuvent cultiver le quinoa, plante qui ne nécéssite pas d'apport régulier en eau.

Nous avons acheté à Potosí auprès de notre agence de voyages de compétition un tour guidé d'un jour, c'est à dire la location d'un 4x4 avec chauffeur pour approcher rapidement le plus grand désert de sel du monde.
Nous aurions aimé pouvoir y rester deux nuits mais le temps nous manque et il a fallu faire des choix draconiens dans notre itinéraire.

Gonzaló nous conduira aujourd'hui dans son Toyota au kilométrage avancé.
Nous faisons un premier arrêt dans un cimetière de trains à vapeur abandonnés depuis près d'un siècle. Tous rouillés, ils sont tout à fait photogéniques avec un beau ciel azur en fond.

Nous partons ensuite à Colchani, village au bord du désert. Les habitants y sont autorisés à exploiter le sel dans une limite de 5 kms depuis la périphérie du pueblo. Dans un environnement très rude, avec des habitations rudimentaires faites en sel ou mélangées avec de la terre, il semblerait que le sel n'amène pas la fortune.

La récolte se fait en grattant la croûte de sel formée après évaporation de l'eau de pluie tombée abondamment durant la saison des pluies sur le désert.
La centaine d'entreprises familiales travaille avec des moyens artisanaux. Des petits monticules sont formés pour environs 500 kgs avant séchage, et chargés sur un camion.
Le véhicule ramène le sel au village, où des tas plus imposants attendent deux ou trois jours avant d'étre séches 90 mns au four.
Le sel est ensuite moulu, conditionné par sachets d'un kilogramme, eux-mêmes regroupés par ballot de 50 kgs. Ce dernier est ensuite expedié à la vente nationale, soit par train soit par camion.
Colchepaqui est le lieu de production le plus important du pays, mais la Bolivie n'exporte pas son sel.

Et pourtant du sel, il y en a tout autour de nous.
Avec plus de 200000 km2, le salar est immense et ne cesse de s'étendre d'année en d'année. Les pluies l'alimentent régulièrement et en cette fin de saison de pluies, tous ses secteurs ne sont pas accessibles même avec 4 roues motrices.
Nous passons sans problème des lacs avec 40 cms d'eau, ce qui serait impossible avec une automobile.

Nous stoppons pour déjeuner dans un hôtel de sel. Ses exploitants y proposent des petit souvenirs en sel et les inévitables bonnets en laine
Situé sur un petit monticule, le bâtiment a été évidemment construit entièrement en sel, tables et chaises comprises.
Si l'ensemble n'est pas très joli, il permet de s'abriter du soleil et de la réverbération intense. Les Uv ne pardonnent pas ceux qui ont omis l'application d'écran total.

Descendre du véhicule est oligatoire pour profiter pleinement de l'immense miroir naturel. Cependant il y a des précautions à prendre : remonter ses pantalons façon pêcheurs de moules, et à défaut d'épaisses et résistantes chaussures de randonnée, se munir de tongs permettant de marcher à loisir dans l'eau très salée.

Une fois prêts à sauter dans l'eau, jouez !
La planitude du sol et les multiples flaques permettent des reflets à l'infini et de s'amuser avec toutes les illusions d'optique. L'amusement photographique pourrait durer toute la journée si le soleil n'était pas aussi fort.
De temps en temps passe une petite averse, rendant encore plus intense le contraste entre le ciel indigo et les nuages couleur plomb.
Pour renforcer l'effet carte postale, des flamants rose foncé traversent ponctuellement l'horizon.

Que le voyage a été long et difficile pour contempler ce paysage sublime, mais nous sommes tous heureux d'avoir vu cet exceptionnel endroit.
Il y a beaucoup de curieux qui bravent la fatigue pour venir jusqu'au salar de Uyuni, mais comme nous voulons tous faire de belles photos, la répartition de cet immense espace se déroule bien.

Nous quittons le désert avec des mirages pleins les yeux et rentrons nous débarbouiller à l'hôtel car nous avons sur nous l'équivalent d'un kilogramme de sel.
En dînant, nous recroisons les allemands du bus de Sucre à Potosí. Ils font partie d'un programme d'échange universitaire avec l'université de Valparaiso au Chili et profitent des grandes vacances pour découvrir le continent, entre deux grèves de la fonction publique chilienne - ce qui permet de relativiser fortement les 24 h d'arrêt de Potosí.

Nous les quittons pour prendre le bus nous ramenant à la Paz.
La compagnie Todo Turismo est renommée pour être la meilleure compagnie de Bolivie, nous avons acheté 5 tickets pour un prix équivalent à une nuit en 3 étoiles.
Le trajet doit durer 10 heures, peut-être 12 si la pluie oblige à une déviation.
Le car est rempli à craquer de touristes, qui ont tous des traces de sel sur les chaussures et les pantalons. Nous sommes tous aussi sales les uns que les autres.
A bord, une hôtesse sert des spaghettis aux légumes et le bus s'ébroue vers 20.15. Nous sommes équipés de couvertures et oreillers, il n'est pas possible de jouer à la boucherie, et il n'y a pas de trou à mes pieds.

La route n'est pas carrossable sur la moitié du parcours et les amortisseurs du bus rendent bien service.
Le chauffage fonctionne trop bien, il fait rapidement 21 degrés, ambiance tropicale, nous nous endormons en tshirts.












S@lvam's Life



S@lvam's Life

3 commentaires:

  1. Whaouuuuu!!!!! Un vrai régal pour les yeux ces souvenirs de Salar de Uyuni. Trop marrant également le jeu des vues en perspectives. Jmo

    RépondreSupprimer
  2. tooooop! merci ma sandrine. j'ai lu ton blo avec attention dans l'aeroport de mexico en attendant mon avion en retard. je me suis regalee. merci de partager tous ces moments magiques! continuez! bisous Ju

    RépondreSupprimer
  3. Top !!!! quel endroit magique !!! ces photos sont TOPS

    RépondreSupprimer

Merci pour votre commentaire sur ce blog. N'oubliez pas d'indiquer votre adresse mail si vous souhaitez être contacté(e) et votre nom pour que vous soyez reconnu(e).