Nous atterrissons au soleil levant, une petite brise fraîche souffle sur l'aéroport moderne et rutilant. Du tarmac nous apercevons quelques girafes.
Jambo ! Qui signifie Bonjour est notre premier mot en Swahili, langue parlée par la majorité des pays d'Afrique de l'Est.
Les formalités de douane sont rapides car nous avons réglé nos visas à Paris. C'est à cet instant que nous comprenons à quoi servent les 200 euros payés : visa à code barre, passeport scanné, passager photographié à chaque entrée/sortie. Même ici nous sommes tous fichés.
A la porte des arrivées, pléthore de guides viennent chercher les clients amateurs de brousse.
Contrairement à l'Afrique du Sud où il est aisé de circuler individuellement, le Kenya semble plus ardu pour les voyageurs étrangers. Par sécurité et pour le confort des enfants, nous avons opté pour une formule location de voiture avec son chauffeur guide francophone.
Chaal nous accompagnera pour ces trois jours au Kenya. Avec son minibus à 4 roues motrices, il sillonne depuis de nombreuses années son pays. Sa nonchalance n'a d'égale que sa gentillesse et son allure de gros nounours rassurerait plus d'un routard.
Nous sortons rapidement de la banlieue de Nairobi avec la lumière qui blanchit à toute allure.
Ces premières visions d'Afrique de l'Est sont surréalistes.
Si la route est pour le moment bien asphaltée, les bas côtés sont en terre asséchée. Le vent et les voitures font virevolter la poussière d'où jaillissent sans crier gare une multitude de motos-taxis, minibus, camions, piétons et volailles.
Parfois, au milieu de nulle part, a poussé un lotissement de luxe ultra sécurisé ou une usine de ciment.
Nous roulons en direction de Amboseli, seul parc que nous visiterons au Kenya.
Il a fallu faire des choix cornéliens dans l'itinéraire de cette quinzaine et Amboseli s'est imposé par sa richesse et sa situation à mi chemin entre Nairobi et la frontière tanzanienne.
Après 1h30 de bonne route, nous attaquons 30 kilomètres d'une piste des plus inconfortables.
Rouler sur de la « tôle ondulée » est le pire cauchemar de tout automobiliste. Le conducteur a les bras rapidement ankylosés, et tous les passagers sautent au passage de chaque bosse c'est à dire toutes les cinq secondes. Si vous n'avez jamais conduit sur une telle piste, imaginez-vous sur une Power plate, avec la chaleur et la poussière en bonus.
Au terme de notre baptême routier, nous arrivons enfin à l'est du parc national d'Amboseli pour attaquer notre premier safari au pied du Kilimandjaro.
Il est près de midi, la chaleur est aussi torride que l'atmosphère est sèche et ce n'est pas la meilleure heure pour l'observation des animaux.
Nous traversons le parc pour rejoindre notre camp de tentes, et croisons toutefois nos premiers éléphants, girafes, gazelles et zèbres.
Il n'y a effectivement que peu d'indications à l'intérieur du parc, tout semble être fait pour contenir la quasi absence de voyageurs individuels.
L'arrivée au Kibo EcoLodge est bienvenue pour une douche fraîche, un buffet avec des légumes aussi frais et une tête dans la piscine qui nous paraît glacée du fait des 33° extérieur.
Le lodge est composée de grandes tentes dans lesquelles se trouvent de confortables lits protégés avec des moustiquaires, des toilettes et une douche.
En pleine savane encore plus qu'ailleurs, il faut gérer convenablement la précieuse ressource qu'est l'eau, pompée dans la nappe phréatique, et l'électricité créée par un générateur qui fonctionne deux fois trois heures. L'eau est chauffée par des capteurs solaires et les chasses d'eau sont à double flux. Nous approchons de l'écolodge, même s'il y a encore des marges de progrès.
Parallèlement, le téléphone mobile fonctionne parfaitement partout tout comme les connexions internet 3G.
Nous resterons deux nuits pour bien visiter le parc.
Le lever et le coucher de soleil constituent les moments privilégiés pour dénombrer le plus d'espèces possibles.
En pleine saison sèche, les animaux sont à la recherche des rares points d'eau dans les moments les plus frais et encore éclairés.
Amboseli est un immense marécage qui conserve malgré la saison chaude, des étangs et des lacs épars. C'est évidemment aux abords de ces oasis que sont concentrés une multitude de bêtes.
Les éléphants majestueux avancent de concert et la colonne suit lentement mais massivement la matriarche. Les éléphanteaux sont protégés au milieu de la marche. Entre deux marécages où ils s'arrosent de boue protectrice, ils se lancent de la poussière et ébrouent leurs grandes oreilles en guise de ventilateurs. Accompagnés de leurs amis pique boeuf, la journée s'égrènera ensuite à l'ombre des acacias parasol.
Parfois quelques jeunes mâles font bande à part et il n'est pas rare de croiser un vieil éléphant solitaire et néanmoins fort impressionnant.
Nous avons la chance d'assister à une parade nuptiale où le mâle et la femelle se caressent la tête et s'enroulent la trompe, pour s'isoler du groupe avant un accouplement éclair qui aboutit à une gestation de dix huit mois.
Les zèbres sont souvent par petits groupes et arborent leurs beaux pyjamas à rayures. Celles-ci sont comme leur ADN, et aucune robe n'est semblable à une autre.
Les gnous commencent leur migration en colonne infinie qui peut s'étendre sur près de 40 kilomètres, à la recherche de zone plus accueillante. Ils forment une ligne sombre avançant lentement et dansante comme un mirage.
Dans ce que les enfants appellent le paradis des animaux, nous avons l'impression d'être dans un vaste zoo à ciel ouvert tellement la faune est riche.
Le cliché de l'arche de Noé est réel, la savane tellement plane regorge de trésors visuels.
Si les fauves sont plutôt difficiles à distinguer, cachés à l'ombre et dans les hautes herbes de la même couleur que leur pelage, en revanche les oiseaux rivalisent de couleurs comme la grue couronnée, ou d'élégance comme l'autruche.
Quelques girafes nous saluent de leur port altier et se sont parées de leurs belles robes tachetées.
Les babouins picorent les fruits et s'épouillent, et parfois au détour d'un marécage apparaît la grosse bosse d'un hippopotame en immersion.
La luminosité du levant et du couchant rend le spectacle encore plus éblouissant.
L'ombre des colonnes d'éléphants ou la silhouette des acacias parasols se détachent de la carte postale.
Nous voici plongés dans un numéro de National Geographic.
La chaleur participe à donner naissance à des minis tornades et crée la poussière.
A rouler à toit ouvert, nous sommes couverts de terre, vêtements maculés, visages et bras rougis.
Si cette découverte de l'Afrique est passionnante, nous n'en sommes pas moins heureux de retrouver le confort de notre hôtel de tentes qui permet de prendre des douches salvatrices.
le rêve!!!!!
RépondreSupprimerLa suite, la suite!!!!
RépondreSupprimerUn regal ces carnets de route !
RépondreSupprimerUn regal ces carnets de route !
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