3 enfants à la mer, encore 1 dans la mère...

Les cahiers au feu, la maîtresse au milieu.

Non l'école n'est pas encore finie, oui mes AVA manquent encore une semaine d'école. Et non, l'Etat régalien ne m'a pas coupé les allocations familiales.

Si vous êtes parent, vous avez survécu à la tempête du mois de juin, cette période où vous ne rêvez qu'à finir votre semestre professionnel en beauté avec des objectifs démentiels à atteindre, et où il vous faut également affronter la dure réalité de la vie de parent d'enfant scolarisé.

Maintenant je sais. Parce que cela aussi PERSONNE ne me l'avait dit.

Le dernier mois de l'année scolaire est juste apocalyptique : tous les loulous nés en juillet et en août (dont ma miss A.) revendiquent de souffler leurs bougies avec leurs copains. Juin est donc un mois d'anniversaires. Tous les samedis sont bookés 8 semaines à l'avance par les petits camarades et les mères mal organisées s'arrachent également le dimanche.

Comme je suis une mère parfaite, j'ai gagné de haut vol un samedi après midi, accolé à la fête de l'école primaire ; Bingo, ou comment tracter pendant 6 heures 7 chipies de 9 ans... (6 x7 x 9 = super migraine le samedi soir).

Ensuite, vous ne pourrez échapper aux kermesses d'école où vos chérubins gagnent des gadgets made in China grâce aux tickets de tombola que vous avez achetés au péril de votre vie en bataillant contre des parents d'élèves exténués.

Consolez-vous : le jour de la kermesse vous n'aurez pas à nourrir la marmaille, qui se sera empiffrée de délicieux hot-dogs, succulents bonbons chimiques et merveilleux gâteaux aux acides gras saturés.

Et si vous êtes chanceux, vous avez écumé dans la même semaine : le jeudi la fête de la crèche, celle de la maternelle le vendredi à 15 h et celle de la primaire le samedi matin suivant. Et si vous êtes pieux, vous avez aussi droit à celle de votre paroisse. Amen. (Et on bosse quand là avec tout ça ???)

Enfin viennent s'ajouter les spectacles de danse,/mime/claquettes auditions de piano/trompette/chant, compétitions de karaté/judo/capoeira.

Car vous avez payé il y a un an pour l'équivalent d'un à deux SMIC d'activités parascolaires pour votre progéniture dans l'unique objectif qu'elle s'épanouisse culturellement et sportivement, aussi leurs professeurs et moniteurs se sentent redevables de vous montrer l'étendue des compétences acquises grâce à vos euros.

Vous êtes donc là, parent fier et ému des progrès de votre rejeton qui chante faux, fait des canards sur le clavier, ne danse pas en rythme ou se cure le nez pendant le spectacle.

Il peut aussi manquer son saut d'obstacle, perdre sa compétition.....peu importe votre enfant est le meilleur.

Dans une salle bondée de parents tous hystériques, vous ressentez toutefois une certaine fierté en admirant la piètre prestation de ce bout de bonnefemme/bonhomme que vous berciez il y a encore quelques mois...

A chacune de ces manifestations, vous aurez pu établir une sociologie comportementale des parents.

Ceux qui ont l'enfant unique, la 8e merveille du monde, au prénom toujours improbable d'une quelconque popstar. Reconnaissables dans la foule car toujours postés au premier rang pour mitrailler/filmer/encourager Lola ou Adrian. Venus avec les grands parents, oncles, tantes, cousins au complet.

Ceux qui sont venus avec le petit dernier, qui a moins de 3 ans et piaffe d'impatience, obligeant la mère à rester au fond de la salle et regarder d'un oeil distrait les prouesses de l'aîné.

Ceux qui ont 3 enfants ou plus et regardent tout cela d'un oeil blasé...

Et avant le 1er juillet, retour des problèmes de riches : reconduire les inscriptions pour les activités des enfants entre bataille pour les cours municipaux fort abordables et animations dans les clubs privés qui coûtent un bras pour chaque enfant.

Epuisés et exsangues financièrement, il est grand temps d'expédier la marmaille chez les grands parents, en colonie, etc.......pour ne pas être que des parents.

4 enfants x 8 années en maternelle et primaire, ça fait combien de spectacles de fin d'année ????