mardi 28 février 2012

Pérou #9 - Cuzco / Pisac / Ollyantatambo / Aguas Calientes

Samedi 25 février 2012

Le jour se lève sur Cuzco et révèle un léger brouillard dû aux pluies diluviennes de la veille.
Sheila, la représentante de l'agence de voyages, vient nous chercher pour nous mener au point de rendez-vous pour démarrer le tour de la vallée sacrée.
Nous descendons une dernière fois la calle Suenia et saluons Cuzco, cette belle cité qui a su si bien mélanger ses racines incas et la culture hispanique.

En attendant l'arrivée du bus, je discute avec Sheila.
Elle est étudiante en administration des entreprises et travaille à mi temps pour payer ses études dans une université privée. Tout son salaire y est consacré (3OO soles mensuels), et suivre une filière publique est compliqué car il y beaucoup trop d'étudiants et la faculté es souvent en grève. Voilà qui me rappelle quelques lointains souvenirs...
Sheila est une jeune fille issue d'un milieu plutôt privilégié, ses parents habitent en ville où les loyers sont chers, et elle a deux soeurs alors que la moyenne des familles péruviennes citadines est de 2 adultes et 2 enfants.
Elle est très équipée en téléphones mobiles, l'agence lui en fournit un par opérateur national car les tarifs des appels inter opérateurs ne sont pas encore unifiés.

Le bus arrive enfin, chauffeur et guide collectent en tout 21 personnes.
La vallée sacrée jouxte celle de Cuzco, et est avec le Macchu Picchu l'un des sites majeurs de la culture inca.
La route serpente du col jusqu'au fond de vallée, nous allons descendre de presque mille mètres pour atteindre l'altitude de 2300 m.
De nombreuses saillies à flanc de montagne permettent de très belles randonnées, et toutes les agences proposent des treks de plusieurs jours.

Nous stoppons dans Ccoray, un centre artisanal qui ressemble à tant d'autres nids pour fare dépenser le touriste. Une vingtaine d'étals qui s'animent quand le bus stoppe. Les marchandes rajustent en vitesse leurs costumes, desquels dépassent des baskets américaines.
Une petite pose dans un costume bariolé avec un adorable bébé lama, et les enfants se mettent en quête d'herbe pour nourrir tous les petits de l'enclos.
Une femelle, agacée de cette invasion, finit par cracher sur les cheveux de #2, qui ressort de cet épisode très vexée.
L'environnement est superbe avec des cultures en terrasse sur chaque colline.

Nous partons pour Pisac, première réelle étape de notre journée. Le site archéologique est situé tout en haut de la montagne et notre guide, pour qui nous sommes la famille Delgado, nous détaille le mode de vie de ses ancêtres.

Les ruines du village inca sont perchées près du dieu Soleil, sur une situation stratégique permettant de surveiller l'arrivée d'éventuels ennemis, et à l'abri des éboulis et des crues de la rivière Urumbamba, affluent de l'Amazone,qui inondent régulièrement la vallée.
Les archéologues ont restauré les antiques terrasses, vestiges de l'agriculture andine. Celles-ci étaient bâties en pierre et argiles, permettant à la fois un système de drainage de l'eau et de captage des minéraux. Cette culture permet l'acclimatation progressive des plants à l'altitude puisque la culture était d'abord plantée en basse altitude et étendue petit à petit aux terrasses les plus hautes.
Véritables ingénieurs agronomes, ils ont développé plus de 400 sortes de céréales et 300 types de pommes de terre.
L'élevage de cochons d'Inde amenait de la viande, qui aujourd'hui se mange grillée (le cuy), et permettait aussi d'avoir un fertilisant naturel. Les lamas permettaient à la fois d'avoir de la viande, de la laine et du lait.
Aujourd'hui encore, les paysans de la région colonisent le moindre recoin et les terrasses continuent à s'élever haut dans la montagne.

A quelques marches de là, se trouvent les restes du cimetière, profané par différentes campagnes de pillage.
Les Incas momifiaient leurs morts, en position foetale pour que leur résurrection orchestrée par la Paccha Mama (la mère nature), soit plus aisée. Aussi leurs tombes sont de petites cavités creusées dans l'argile et rebouchées après le rite funéraire.

Nous quittons ce premier site archéologique pour la réalité mercantile de la ville contemporaine.
Tout ce qui peut porter le mot Pérou dessus est proposé aux badauds. En prenant la peine de rentrer dans les courettes de la ruelle principale, nous découvrons un restaurant avec cuy rôti, avec l'élevage de cochons d'Inde bien dodus et bien à la vue des hôtes, dans des 'palacios' petites maisons frmat poupée avec balconnets en bois et paille.
N'ayant pas réussi à convaincre les enfants d'y goûter, nous achetons des empeñadas, mi brioches fourrées / mi calzones. Nouveau goût validé par la tribu.

Retour au bus avec guide et groupe pour un autre stop dans un restaurant sans intérêt.
Après déjeuner, nous avons un nouveau compagnon, un invraisemblable étudiant en tourisme équipé d'un ordinateur portable pour nous vanter son projet éducatif. Le discours est bien rodé : visite en 3D du Macchu Picchu, un documentaire sur la vallée sacrée, 1000 clichés incluant la Basilique où il a eu une permission exceptionnelle de photographier, 120 thèmes musicaux dont El condor pasà...heureusement trois couples sont intéressés par ce duo Dvd et Cd rom proposé au tarif promotionnel et préférentiel, pour nous ses amis, de 11 Us $.

Dernière étape à Ollyantatambo.
Site archéologique extrêmement imposant par sa hauteur. Deux citadelles sont ouvertes au public. L'une constitue l'ancien village, dont le peuplement a été estimé à 700 personnes avec une moyenne de 3 personnes par maison.
Les constructions étaient faites en terre avec de larges ouvertures, orientées de façon à profiter à la fois de l'ensoleillement et de la ventilation naturelle par la brise. Les prémices de l'architecture bio-climatique.
L'autre secteur est le sanctuaire de la Paccha Mama dont l'édification a été interrompue par le prosélytisme catholique.
L'architecture des temples incas impose une forme de pierre reconnaissable entre toutes. Les blocs de granit rose sont taillés sur 5 à 6 facettes, et polis à l'eau avec de l'hématite.
La taille et le ponçage s'effectuaient sur le chantier c'est à dire au sommet de la montagne. Cela obligeait d'une part à alimenter le secteur travaux en eau, préparant ainsi l'irrigation du site, et d'autre part à tracter des blocs de 14 à 15 tonnes de la carrière située à 6 kms en aval et 300 mètres plus bas, jusqu'au temple.

Le site est assez fréquenté en cette fin d'après- midi mais c'est très supportable et cela nous prépare à la grosse affluence du Machu Picchu que nous visiterons demain.

Il est temps de nous extirper du collectif et de nous rendre à la station de train de Ollyantambo. Une voie ferrée relie la ville à Cuzco au nord ouest, et Aguas Calientes au sud est.
Pour le touriste de base, il n'y a pas d'autre option pour rejoindre ce village d'où partent bus et itinéraire piéton vers le ''Vieux temple''.
Les sportifs peuvent randonner sur l'Inca trail hors la saison des pluies durant laquelle le sentier est fermé.

Le train est en fait une micheline, et existe en deux formats. Le premier est quasi exclusivement réservé aux locaux. L'autre l'est donc aux voyageurs fortunés (à partir de 40 Us $ par trajet) et répartit 100 personnes en deux wagons confortables mais avec des sièges bien concentrés qui ne permettent pas de bouger les jambes.
Il y a près de vingt trains par jour, quasi complets.
La ligne suit la rivière Urumbamba dont le cours est assez haut en cette fin de saison des pluies.
La liaison est parfois interrompue lors d'inondations comme cela s'est déroulé la semaine passée. La durée normale est d'une heure 40 et une boisson est comprise dans le billet.

Grâce à un toit percé de vitres, nous pouvons apercevoir des neiges éternelles sur les hauts sommets et sur le côté gauche du wagon, craindre les flots violents de la rivière.
A la gare d'Aguas Calientes, le réceptionniste de l'hôtel que nous avons réservé via l'agence attend la famille Velaje. Pour atteindre hôtels et restaurants, il est obligatoire de traverser un regroupement de marchands de souvenirs, et il faut ensuite suivre la rue principale où alternent les hébergements, les épiceries, les restaurants mexicains et les marchands du temple. Cela nous remémore le Mont St Michel, sans les vieilles pierres.
Ici tout n'est que béton et les hôtels ont 4 étages. Le nôtre est situé tout en haut de ce gros bourg et n'a aucun charme particulier pour les 40 dollars déboursés. Site touristique, prix touristiques et l'adage se vérifiera également pour le dîner cher et absolument pas gustatif.

Nous rentrons profiter de l'eau à peine chaude de nos chambres et dormir profondément pour préparer un lever très matinal.

4 commentaires:

  1. hmm les cochons d'inde roti... glurps... pas de Photo de V. après l'épisode Lama ?
    Tu rapportes des tonnes d'écheveau d'alpaga of course ?

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    1. Non #2 est déjà très vexée que j'en ai parlé et puis je n'étais pas prête à photographier qd cela s'est produit.
      Euh des écheveaux tu rigoles, tu m'imagines tricoter moi ?!?

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  2. Que de bons souvenirs autant visuels que gustatifs, non? Cuy cuy ou pas ? Jmo

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