dimanche 19 février 2012

Pérou #2 - Lima

Samedi 18 février 2012.
Les sifflements d'un canari me réveillent joliment. Il est à peine 5.30 et il fait bien jour. J'ai passé cette courte nuit à chercher de l'air frais.
À vrai dire, la température n'a pas varié depuis hier soir, le thermomètre doit déjà avoisiner les 23 degrés.

Les enfants comme leur père réussissent à dépasser le décalage horaire pour un lever légèrement moins matinal.
Un petit déjeuner plus tard, nous voici prêts pour découvrir le centre-ville.

Direction la Plaza de Armas en taxi.
Inutile de les chercher, ici les taxis disponibles vous klaxonnent et ils sont pléthore. Il n'y a pas de compteur, il faut déterminer le prix avant d'entrer dans le véhicule et faire en sorte que son propriétaire ne vous prenne pas pour un gringo.
Nous nous entassons à quatre sur la banquette arrière mais il est obligatoire de s'attacher à l'avant.
Le trajet de Miraflores à la ville historique prend à peine 15 minutes et révèle une ville toute en contraste où des buildings de verre ultra modernes côtoyent des immeubles veillots sur un étage.
Un boulevard express permet d'accėder à la ville et a intégré un transport en commun en site propre avec des séparations qui empêche toute vélleité de triche par un automobiliste.

La métropole qui accueille près de 10 millions d'habitants, est la 5eme plus grande ville d'Amérique du Sud.
Son centre ville est essentiellement occupé par des bureaux et des admnistrations, les habitants fortunés se sont rapprochés du Pacifique dans les quartiers de Barranco et de Miraflores, les autres colonisent petit à petit les espaces montagneux. Cet urbanisme désordonné est accru par les phénomènes sismiques et il est visible que la ville se reconstruit sans cesse sur elle-même.

Afin de protéger la population, les lieux publics affichent un S blanc et vert pour indiquer dans chaque bâtiment une "zona segura durante los seismos".

Faute de tremblement de terre pour fêter notre arrivée, la garde du palais du gouverneur est de sortie sur la place d'armes.
Durant vingt minutes, la cavalerie défile dans la cour et fait un tour complet, sous les trompettes et un service de police important, et surtout sous un soleil de plomb.


Nous tentons de nous abriter à la maigre ombre de quelques palmiers royaux, mais même en débardeur et en shorts, les enfants manquent de défaillir.
Il est temps de sortir l'arme de motivation suprême : une glace à la vanille à 10h du matin, je vous assure que cela requinque les troupes.

Le quartier est sous haute surveillance policière, doublée d'une vidéosurveillance.

Nous déambulons ensuite pour humer l'air tels des Limeños profitant de leur samedi. Nous apprenons vite à marcher à l'ombre et à raser les murs. Heureusement, le centre recueille encore quelques bâtiments anciens au style hispanique, avec patios ou arcades pour garder tant que faire se peut de la fraîcheur.

Les bureaux sont fermés mais les commerces et service battent leur plein. Nous croisons d'immenses centres commerciaux ultra climatisés et gavés de tous les produits de consommation à la dernière mode.

Notre préférence va à des sites moins ressemblants à notre quotidien parisien, et nous arrivons au Mercado central.
Il s'agit d'un marché couvert, immeuble immonde en béton, entouré de boutiques de textile aussi vilaines que leur coque. Ses alentours sont évidemment très animés avec une multitude de marchands ambulants.
Cireurs de chaussures, jus d'orange, cacahuètes, frites de patates douces ou de bananes, journaux, ananas en tranches, stylos, lunettes de soleil etvmême bondieuseries...tout peut s'acheter à ces vendeurs qui promènent leur mini boutique.

Le grand marché abrite presque 200 étals de nourriture et de textile.
La boucherie, au grand damn de nos filles, est toujours un endroit curieux à visiter et révèle les préférences alimentaires locales. Pollos ou poulets, accrochés déplumés et prêts à frire ou à cuire. Un stand vend même de la viande déjà détaillée et roulée dans la chapelure.

Les marchands de fruits nous font découvrir un délicieux fruit exotique appelé Mamey, que nous connaissons en fait sous le terme de sapotèque.
Nous ne résistons pas à la tentation d'un jus d'ananas frais, et en guise de verre de dégustation, il nous est servi à chacun un demi-litre de jus pour l'équivalent de quatre euros.

En traversant la partie poissonnerie, nous voilà alpagués par les marchandes de ceviche.
Ce plat typiquement péruvien est composé de poisson cru mariné dans le citron vert, et assaisonné entre autres de piment. Une tuerie gastronomique avec du poisson ultra frais, qui fait l'allégresse des grands mais ne réjouit pas les petits qui jugent le plat trop relevé.
Pour ma part, impossible de résister surtout quand il est proposé avec des beignets de calamars, une salade d'algues et un verre de chicha morada, boisson déroutante de couleur violette à la saveur nouvelle pour des européens (source wikipedia : Pour la préparer, il faut faire bouillir le maïs violet avec de la cannelle et des clous de girofle pour que les grains soient ramollis, puis on recueille le liquide à l'aide d'une passoire ; les grains sont donnés aux animaux s'il y en a. On laisse refroidir et on ajoute du sucre de canne, plus ou moins selon les goûts.)

Ce petit en-cas avalé, nous finissons notre tour dans ces allées passionnantes où alternent petits citrons verts, tomates séchées, riz, lentilles, et fromages de vache.
Curieux et joyeux, nos enfants recueillent des compliments sur leur politesse et nous permettent de bavarder avec Consuelo la fromagère qui vend aussi des olives comme ses consoeurs. Elle nous fait goûter des lichettes de ses fromages andins, qui sont peu goûtus mais proposés en pâte cuite et pâte crue.

Nous rencontrons également Rita, une charmante mamie qui s'étonne de notre intérêt pour des choses qui lui paraissent communes. Elle pense que je suis une Japonaise ou Chinoise native du Pérou. En apprenant que nous voyageons avec les enfants, elle leur dit la chance qu'ils ont de traverser le monde elle qui n'a jamais quitté sa province natale. Elle m'indique qu'elle ne sait pas grand chose des pays étrangers, mais qu'ici nous devons être vigilants à nos effets personnels et m'adresse sa bénédiction.

Nous quittons le marché en quête d'une adresse de restaurant relevée dans un guide de voyage.
L'établissement ayant fermé et les estomacs des enfants criant famine, nous entrons dans le premier patio venu, avec tables et parasols. Le cadre est vraiment sympathique, bonne pioche.
Au premier étage, se logent les bureaux du parti communiste. Les partisans nous rejoignent dans leur cantine.
Le repas est simple mais efficace : riz, patates vapeur, poisson frit, poulet sauté.

Après cette pause, nous continuons vers l'autre place emblématique de la ville, la plaza San Martin.
Des vieux messieurs en casquette avec un gilet vert guettent le passant en mal d'appareil photo et de souvenirs. Dotés de leur appareil numerique et d'une mini imprimante, ils vous tirent le portrait pour 1.5 €.
Le métier est en voie de disparition, la baisse du coût de cet équipement a raison de leur activité et il n'y aura pas de relève pour ces hommes qui ont immortalisé des décades de touristes.

Nous rentrons mettre la tribu à l'ombre et au repos en milieu d'après-midi, dans notre petit hôtel tranquille avec son patio perdu au coeur des immeubles de 15 étages de Miraflores.
La chaleur et l'humidité s'estompent timidement au bénéfice d'un léger brouillard suivi d'une brise marine.
Les enfants sont dans une forme détonnante et ont vite récupéré à la fois du voyage et du choc thermique. Quelques exercices scolaires plus tard, les coups de soleil ont émergé et il est déjà l'heure de dîner.

C'est l'occasion d'observer de plus près Miraflores by night.
Le parc Kennedy ressemble à une grande place arborée et abrite des peintres qui caricaturent le touriste ou vendent leurs oeuvres, dans un style naïf andin ou des imitations de Botero.
Tout autour du parc, s'articulent une multitude de restaurants où domine le sandwich mode péruvienne : un pain bourré de porc ou poule grillé, avec des crudités.
Les terrasses sont pleines à craquer de belles d'un samedi accompagnées de prétendants à l'élégance toute latina (gomina, costume sombre sur chrmise blanche et cravate très colorée).

Nous délaissons les bocadillas pour un excellent risotto aux crevettes et rentrons à l'hôtel pour refaire nos sacs à dos en vue d'un départ que nous espérons matinal.





S@lvam's Life

5 commentaires:

  1. Huuuum merci Sandrine, pour ces moments très exotiques pleins de vie, couleurs et saveurs.
    Jmo

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  2. Il est 8:30 et j ai envie de poisson cru et citron vert...
    Tu les fais bosser des le deuxieme jour de vacances ??? Wouah !
    Vivement le prochain post !

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  3. Belle aventure. N'oubliez pas de tester le cuy chactado grillé !

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  4. Waoo! Top. Mais ou trouves-tu le temps d'ecrire (et si bien)? N'oubliez pas de faire un petit stop a Miami sur la chemin du retour. Bisous

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