dimanche 15 août 2010

Parents balbutiants : Naissance d'Amélie - Juillet 2001

(récits écrits en août 2001)






Dimanche 29 Juillet 2001


01.00 à 03.00 : CD toutes les 10' - je regarde la télé, tourne en rond, pas trop pressée de démouler finalement sachant que Monsieur Péri est normalement pas dispo pour les baleines avt
Lundi 8.00...et hop j'arrive à convaincre mon gentil col de ne plus bouger. Miss Lili continue à danser la java ds le bidou et son Papa passe la journée de dimanche à espérer un démoulage imminent. Moi je passe la journée au lit, trop crouillarde


22.00 les CD reprennent, tjrs toutes les 10'. A 23.00 plus rien...le suspens perdure, vais-je patienter jusqu'à la fin de la garde de w-end??? Oh oui oui...et puis même que lundi on a rv avec l'échographiste pour savoir si Amélie est crevette ou sumo...


Lundi 30 Juillet 2001

01.00 Ouh là là - réveillée par des CD qui s'intercalent ttes les 5', là je me dis "encore une fausse alerte, je vais pas accoucher cette nuit c'est pas possible...allez un petit tour sur le forum pour prévenir et laisser passer les CD on sait jamais"...


Ben non ça continue jusqu'à 03.00. Bon va p'têtre falloir boucler la valise et réveiller l'insomniaque...


Je prends un bain, me pomponne et à 04.00 réveil du futur géniteur qui marmonne 4 fois "t'es sûre qu'il faut y aller là???". Une douche, un rasage (eeh oui "faut que je me fasse présentable pour ma fille") et un "oh non pas ce polo, je préfère le bleu" plus tard, et un "attends j'ai pas chargé la batterie de la caméra" (grrrrrrrrr, il
avait 9 mois pour le faire!!!) ns décollons de la maison à 04.35.


On enregistre mon entrée à 04.45 avec des CD mortelles ttes les  3-4 mns.

La salle de travail est petite, intime et rassurante car je pensais arriver ds un froid et grand bloc opératoire. La SF âgée est très blasée et me dit brut de décoffrage que je suis dilatée à 4 cms, que ça va aller et qu'on verra pour la péri. Elle ns laisse ds l'expectative pdt 1 heure avec un monitoring - heureusement que je sais que les contractions ralentissent le rythme cardiaque de bébé car ça panique un peu l'homme... Lau se fait gentiment broyer les mains et tombe de sommeil et moi je regarde l'intensité des contractions en me disant que je ne supporterai pas la prochaine. Finalement je sonne et la SF me prélève du sang pour l'envoyer au labo au cas où je nécessiterai une péri (mais bien sûr que j'en ai besoin)...Ds la salle d'à coté une nana hurle la mort, la SF me dit "c'est rien elle est en fin de travail, c'est normal" !

Super réconfortée, je commence à vraiment flipper et me dire que vu comme c'est parti j'aurai pas d'anesthésie et que moi aussi je vais beugler comme une grosse vache...

06.00 Ma voisine la grosse vache a accouché, on a entendu les pleurs de son bébé. Chgt de garde, je suis prise en charge par 2 jeunes SF dont une que j'avais déjà rencontrée, contente de voir une tête connue...Elles arrêtent de suite ma fixation avec la péri en me disant que je suis dilatée à 8 cms et que bébé
devrait bientôt pointer son crâne, dc pas la peine de sonner l'anesthésiste. PANIQUE A BORD, "mais j'ai pas suivi de prépa accouchement, je sais pas pousser, aaaaaaaah j'ai mal, non je vais pas y arriver, z'êtes sûres qu'il est occupé au bloc l'anesthésiste, il aura pt'être le temps d'arriver là non?..."......


Elles me calment et m'entraînent à pousser. A 6.30 elles percent la poche des eaux et je commence mon martyr - moi qui croyais ne pas résister aux contractions, il faut que j'arrive à maîtriser les respirations et les poussées. Je pédale grave ds la choucroute les premières fois mais faire de la F1 sur les poignées de la table de travail m'aide pas mal et la voix de la SF me guide..."Allez en moins de 5 poussées vs y serez.."


Dieu que c'est difficile, ça me paraît insurmontable, j'ai super mal au dos et partout en fait, les jambes sont ankylosées et je suis épuisée. Je traite la SF de menteuse, "vs dîtes ça pour m'encourager mais en fait je suis loin d'accoucher là..." "mais si madame, on voit la tête" (soutenue par l'homme qui dit "si si c'est vrai" pdt qu'un truc me martyrise la fouf et les lèvres depuis 5 mns). "allez poussez" "non je peux plus, j'y arrive pas" "mais si si vs ne poussez pas on ne peut rien faire" et hop 2 poussées plus tard...


07.07 Amélie sort en silence, je sens les SF la tourner d'1/4 - très impressionnant comme sensation et d'après le Papa impressionnant à voir. En même temps on me met un drap sur le corps, ça veut dire qu'on va me poser mon bébé? ça veut dire qu'elle est sortie et que je n'aurai plus mal???


Elle crie rapidement, on me donne mon plus beau cadeau, elle est toute petite mais déjà si belle, son père est encore plus ému que moi. Ns avons déjà en quelques secondes tellement d'amour à lui donner, ns l'enveloppons ds nos bras, et c'est parti pour un nvel épisode de nos aventures à 3...



Monsieur 100.000 volts au clavier :


Lundi 30 juillet, 4 h du matin, je me réveille frais comme une limace.


Sandrine est debout dans la chambre, elle croit que le moment est venu. Ma première réflexion de la journée : " tu en es sûre" (les contractions ont commencé depuis 3 heures à intervalles de 5 minutes) en voilà une réflexion intelligente!
Je me décide à me lever, une douche pour mieux comprendre ce qui arrive, rasage (et oui, il faut que je me fasse beau pour l'arrivée de la pitchoune). Les valises sont prêtes, batteries de la caméra vides, un regard noir se pose sur moi. 4h45, départ. Toujours pas percuté ce qui se déroule, j'ai l'impression de partir en voyage. Surtout ne pas prendre la direction de l'aéroport.


5H arrivée aux urgences, Sandrine disparaît au fond d'un couloir, on me dit sèchement d'attendre dans une petite salle d'attente à démoraliser à clown. 15 minutes d'attente, j'essaye de me mettre les idées en place.


5h15, la sage femme revient et me dit qu'elle garde ma femme et repart. Dans le domaine de l'information on a fait mieux. 5h30, je rejoins enfin Sandrine. Elle est souriante mais un peu tendue.
Les contractions sont de plus en plus douloureuses. J'appelle la SF. Sandrine lui dit qu'elle souffre. La SF, blasée, lui répond "et oui ma cocotte ça va faire mal". Je viens de trouver mon maître en réflexion stupide. Je la hais.


6h, nouvelle équipe de 2 SF (jeunes, dynamiques et surtout enthousiastes). La première examine à nouveau Sandrine. Elle est surprise de ce qu'elle trouve et annonce un col dilaté à 8 cms. Je ne comprends pas ce que cela signifie. Le regard de Sandrine change, elle a compris que la petite n'allait pas tarder et qu'elle n'aurait pas de péri. Je lis sur son visage une angoisse que je ne lui avais jamais connue.


Ce moment que j'avais imaginé heureux se transforme en un instant pénible et stressant. Une femme hurle dans la salle attenante à la nôtre. On lui fait les pires tortures pour lui faire avouer où elle a caché son bébé. Je crois que Sandrine serait prête à avouer tout de suite. Les contractions s'accélèrent. Sandrine me rentre ses ongles dans la main.


Les SF lui disent que le bébé est bientôt là. Sandrine leur hurle que ce sont des menteuses. Elle n'en peut plus et veut arrêter de pousser. Nous voilà bien. J'ai envie de dire que je peux pousser à sa place pour détendre l'atmosphère. Je me ravise. Sandrine crie de douleur, les SF hurlent pour lui donner des conseils et l'encourager.


Je ne dis rien, pétrifié. La SF m'invite du regard à parler et à rassurer Sandrine. L'autre SF annonce qu'elle voit le haut du crâne. Sandrine croient qu'elles mentent. Je sors de ma réserve et lui dis que je l'ai également vu - tu parles, petite nature que je suis, je n'ai pas encore regardé une fois en arrière. Le moment est surréaliste.


Soudain tout s'accélère, la tête est sortie. Je m'aventure à jeter un regard. Qui a dit que la curiosité est un vilain défaut que je l'étrangle.


Vision d'horreur, du sang partout, une tête difforme et la SF qui tourne cette tête à 45° à droite puis à 90° à gauche.
Que fait-on à ce bébé, elles le confondent avec un torchon qu'on essore.


Tout va de plus en plus vite. Sandrine s'est reprise, elle maîtrise la combinaison respirer, bloquer, pousser. Elle est courageuse, je reste admiratif mais toujours très tendu. Les épaules sont sorties. Encore une contraction, le bébé est là jusqu'à la taille (je me suis décidé à regarder). On pose une serviette sur le ventre.


07 h 07 : Le bébé est sorti. Sandrine est fatiguée mais heureuse. Je m'assoie fatigué. Je n'ai pas encore réalisé et je reste sans réaction. Les SF, certainement habituées à voir des papas perdus, ne me brusquent pas.


L'une d'elle m'invite à la suivre avec le bébé. On rentre dans une grande pièce blanche. Je suis un peu hagard.


La SF mesure Amélie : 47 cms, la pèse : 2860 g. Elle lui fait prendre son premier bain et me regarde du coin de l'oeil pour voir si je vais enfin prendre une initiative. Toujours pas.
Amélie pleure. La SF commence à l'habiller.


Je me décide et lui demande si je peux prendre le relais. Je la touche, la découvre. Elle s'arrête de pleurer et me regarde.


Je me mets à pleurer comme un petit garçon.


Enfin, j'ai compris que j'étais papa.

Amélie - 30 juillet 2001




Je découvre mon tout petit bébé et je suis envahie d'un flot d'émotions intenses et de larmes de bonheur...Après 5 mns la SF l'emmène avec son Papa pour ses premières ablutions.

Je redescends de mon nuage qd on m'annonce que mon boulot de pousseuse professionnelle n'est pas fini, il faut encore expulser le placenta. Malgré la fatigue, je sors sans aide une poche sanguinolente en 3 poussées la SF ayant proposé d'appuyer sur mon ventre pour m'aider - ce qui me fait hurler. Etrangement, elle "lit" sur le placenta l'évolution de ma grossesse...puis commence à examiner une petite déchirure à l'intérieur du vagin qui nécessite " juste qques points".


La demoiselle installe un champ opératoire et fait sa couture...qui dure une bonne 1/2 heure pour 7 points de suture sans anesthésie. Je ne manque pas de crier à chaque point qu'elle double, j'ai l'impression que la douleur est encore plus insupportable que celles de l'expulsion. Et dire que ce bébé est de format crevette...

Au passage elle découvre un bel hémorroïde qui me fait bien sentir sa présence !

Pendant qu'on m'inspecte, le Papa tout neuf revient avec notre bébé d'amour et ils se font plein de câlins. Chuis jalouse ...


Enfin on me débarrasse de tout l'attirail de travail (perfusion, étriers, champ opératoire), on m'aide à m'habiller et je peux m'installer confortablement pour donner pour la toute 1ère fois le sein à ma fille. Nous "accrochons" immédiatement, je suis très étonnée de la facilité avec laquelle elle attrape mon téton et j'ai la sensation que nous avons fait cela déjà un millier de fois. Cette mise au sein si aisée me rassure pour ma carrière future chez Candia même si les succions sont assez surprenantes et un peu douloureuses dans les 1ères secondes.
Deux heures après la naissance d'Amélie, on me transfère dans ma chambre et mam'zelle découvre son berceau. Es qualité de jeunes parents nous sommes fourbus car cela fait 8 heures que je suis réveillée, 5 heures pour l'homme et avons effectué un sacré marathon ce matin-là...
Pour sa 1ère journée, Amélie dormira 7 heures d'affilée pour récupérer de son long voyage...et nous permet d'admirer notre magnifique bébé durant toute la journée.





Les douleurs de l'accouchement sont déjà oubliées, je rentre à pieds joints dans ma peau de maman...

L'EQUIPE MEDICALE

Très professionnelle et en même temps très chaleureuse. L'ensemble des sages-femmes - sauf la vieille bique des urgences - , des aides-soignantes, infirmières, puéricultrices, médecins et internes ont été formidables ce qui est très important pour la novice que je suis. Ils m'accompagnent patiemment dans ma formation d'apprentie maman.


Je m'habitue rapidement au défilé journalier des soins et contrôles, ainsi qu'au confort de ne rien gérer (cuisine faite par autrui même si celle des hopitaux est toujours fade, pas de lit à faire, pas de placards et frigo à remplir...). Tout ce dont j'ai besoin pour les soins de bébé est comme par magie à portée de main.


LES SUITES DE COUCHES
Les lochies sont assez impressionnantes pendant 48 heures mais s'écoulent ensuite comme des menstruations ordinaires - impression bizarre après 9 mois sans. Les maousses serviettes sont fournies à volonté et servent également de bouée pour mes copines sutures et hémorroïde tellement elles sont épaisses.


Mes cop's déchirures sont bénines mais l'hémorroïde est ma terreur et passera après 6 jours d'application très appliquée de la pommade qui va bien. Constipation 200%.


J'ai un appétit de louve bien rassasié par des menus très équilibrés (riz, légumes secs, poisson ou viande, fruit ou laitage). J'ai une petite brioche à la place de mon ballon de basket-ball. Sensation de vide mais contente d'avoir un peu dégonflé du bidou en échange d'un aussi joli bébé.


Les chevilles et les pieds dégonfleront au fur et à mesure...Aurais-je perdu du poids?


ALLAITEMENT

La mise au sein m'ayant rassurée, je me lance dans la grande aventure.


La 1ère journée se passe très bien, mam'zelle préférant récupérer de son vol long courrier que manger...J'aurais du me douter de la suite...Je note scrupuleusement dans un carnet jour par jour les heures de début de tt et leur durée.

A partir de 01.30 elle réclame toutes les heures et ce pendant 36 heures...Le 3e jour les tt s'espacent toutes les 2 heures mais il ne faut pas oublier d'y décompter la durée de la tétée ce qui ne laisse pas beaucoup de marge entre 2...

Je suis épuisée et m'interroge sérieusement sur ce choix. Les seins sont énormes et douloureux, on m'explique que c'est la montée de lait et que je fais bien de faire téter bébé régulièrement. Les succions de bébé provoquent de sacrées contractions de l'utérus (tiens, je l'avais oublié celui-là) qui sont rapidement calmées par du paracétamol et qui disparaissent au bout de 5 jours. Très étrange d'avoir des contractions douloureuses alors que Bébé est à l'extérieur !!!


Le 4e jour je me réveille la chemise humide, a y est me voilà embauchée chez Candia...Les tt vont pouvoir petit à petit s'espacer, ouf...

Il faut un peu stimuler la demoiselle car au bout de 5 mns de succion acharnée, elle part en arrière ivre de lait - ce qui fait bcp rire ses parents gâteux à chaque instant...je lui titille la joue et après quelques pauses, on déménage sur l'autre rive et on recommence, ce qui me permet d'éviter les engorgements.

Voici ma nouvelle vie de vache laitière...passée en 9 mois du 90B au 100C...


LES NUITS

...sont naturellement entrecoupées par les besoins alimentaires de la crevette. Je me dis que j'ai de la chance que l'allaitement se déroule bien. Mais avec la fatigue grandissante, je n'ai plus le courage de la bercer avant de la remettre dans son berceau.
Les tt nocturnes se déroulent donc couchées l'une contre l'autre et nous dormons ensemble. Peut-être pas politiquement correct mais fatigue en moins et câlins ++.

LE PAPA

Nous avons préféré qu'il prenne ses jours de congé paternité à notre retour à la maison. Il vient nous voir tous les soirs et nous attendons avec impatience ses visites et ses appels. Il dit qu'il est sur un petit nuage et qu'il a un mal fou à se concentrer sur son travail. Quand il peut enfin prendre sa fille dans ses bras, il ne la lâche plus et chaque départ le soir lui fait le coeur gros. Il passe des soirées tristounes et trop fatigué pour sortir avec des amis, il attaque la réserve de congelés et conserves. Il lui tarde que nous soyions tous ensemble à la maison. Nous aussi!!!


LES AUTRES

En tout jeunes parents, nous n'avons pas su maîtriser les dérangements incessants même s'il s'agit de témoignages d'affection. Avec nos deux familles à 9500 kms de la maternité, nous pensions éviter le pire mais les copains enthousiastes et curieux, en général sans enfants, font un défilé incessant entre 18 et 20 heures les 2e et 3e jours, soirée où l'on atteint le summum avec 10 adultes dans la chambre et un bébé archi énervé car trop sollicité...La rançon de la gloire déjà...


Les appels téléphoniques longues distances comme locaux tombent aux mêmes moments ou lors des rares siestes...Le 4e jour je demande à l'homme de stopper toute vélléité de visite y compris pour notre retour at home. Je commence également à écourter les conversations téléphoniques. Ah si on pouvait brancher un répondeur...

Je rêve d'instants tranquilles avec l'homme de ma vie et notre bébé d'amour...


LOISIRS

Aucun moment à soi tant que le lait n'est pas monté. Je profite de chq minute de sommeil de bébé pour m'endormir également car j'ai la chance de m'endormir très rapidement n'importe où...


Passionnée d'images, je la photographie et la filme un peu chaque jour. Les changements imperceptibles, quand on admire sa merveille à chq instant, sont bien visibles en visionnant a posteriori photos et vidéo. Mon nouveau top modèle me comble par ses mimiques et son sourire d'ange. De temps en temps elle nous regarde avec ses grandes billes dans ses yeux en amandes.
Petit à petit, j'arrive à dégager du temps pour finir les faire-parts, faire mes ablutions ou lire un article dans un magazine peu intellectuel...Mais nourrir la miss reste primordial. Heureusement qu'il n'y a pas la tentation du PC à la maternité...

Une chose est sûre, pas de place à l'impro avec le modèle Amélie...

LES SOINS DE BEBE
Tous les matins les puéricultrices nous appellent à la pouponnière pour le bain et l'apprentissage du soin.

Amélie déteste être nue comme un ver, sécurisée par ses vêtements. Les bains ne sont pas non plus ses moments favoris.
Ce n'est pas vraiment un moment de détente donc nous essayons de faire vite et bien, ce qui ne vient pas du 1er coup...

Le nettoyage du cordon est facile même si on essaye de le faire trop délicatement... Il tombera le 8e jour.

La pesée est pour moi un grand moment d'angoisse même si je sais que la perte de poids est normale chez le nouveau-né.
Jusqu'au vendredi, 5e jour, Amélie continue à perdre qques grammes ce qui retarde notre sortie. Par ailleurs le pédiatre demande une surveillance de sa température qui est souvent basse (36°4)...Je suis très inquiète, elle est bien loin miss zen...


FOUTUES HORMONES
Les changements hormonaux provoquent des cauchemards terribles, je rêve de guerre et du tueries d'enfants que j'essaye de protéger coûte que coûte. C'est l'instinct maternel qui surgit???

L'annonce de notre départ retardé m'amène un gros chagrin et je pleure davant la SF et l'interne gynéco qui me dissuadent d'introduire des bib' de complément distribués systématiquement (ce qui provoque le grand mécontentement de l'interne) et m'encouragent à poursuivre un allaitement qu'elles qualifient de "parfait". J'essaye de ne pas culpabiliser et continue à pleurer comme une petite fille.
L'homme est aussi très déçu.

Nous encourageons Amélie à grossir et la couvrons plus afin qu'elle ne dépense pas d'énergie à se réchauffer puisqu'ici c'est le plein hiver.

Bonne nouvelle le samedi matin, elle a pris 30 grs et sommes autorisées à découvrir l'extérieur !!!

Et nous voici donc chez nous depuis 5 jours, baignant dans un bonheur incommensurable...





INSTINCTS DE MERE

Les cauchemards des 1ères nuits se sont dissipés. J'ai du mal à laisser pleurer ma crevette et j'adore dormir avec elle. Je passe des heures à détailler sa bouille si craquante et guette ses moments d'éveils pour admirer ses billes bien ouvertes.
Comme tous les nourrissons, elle a des mimiques extras pendant son sommeil : les doigts collés à la tempe comme le penseur de Rodin, des sourires d'ange puis des éclats de rire au bout d'une semaine, ou encore les lèvres boudeuses et tristes...Chuis gaga de chez gaga, c'est grave Docteur Baleine?


Le pédiatre nous a demandé de surveiller sa température car à la maternité Amélie est toujours dans la limite basse. Comme sa môman, elle a ses mimines fraîches. D'ailleurs comme son Pôpa elle a des mains de pianiste, ce qui la sauve de l'aspect saucisses cocktail de sa mère...Très inexpérimentés les premiers jours à la maison, nous la couvrons soit trop soit pas assez...La pauvre enfant éternue ou transpire mais joue gentiment les cobayes.


Lors du 1er bain donné par le père, j'ai du mal à lui faire confiance et participe à augmenter le stress du pauvre zom.
J'essaye de revenir à un niveau plus zen de façon à ce que Bébé et Papa reprennent de l'assurance et de la dextérité pour abréger ces moments qu'Amélie apprécie peu. Je m'éloigne pour les baignades suivantes et tout se passera de mieux en mieux...même si la demoiselle n'aime toujours pas d'avoir le ventre à l'air et nous le fait savoir par ses cris de goret qu'on égorge.


Comme il est indiqué dans les sacro-saints livres de puériculture, mon lait jaillit tel un geyser quand elle réclame sa dose de lait...Cela m'amuse beaucoup et je bénis la mode des chemisiers. Il va falloir oublier les t-shirts bien confortables pour une vie tropicale pendant quelques semaines...


ENVIES DE FEMME

Premier geste très féminin en rentrant à la maison : pesage de la vache. Oh surprise j'ai perdu 6 des 7.5 kgs emmagasinés en 9 mois. Ca me vaut en récompense une énorme glace à la vanille, un foie gras poêlé accompagné d'une salade (faut rester dans le léger quand même...). Je continue à éviter dans la mesure du possible le sucre et n'ai pas retouché aux 2 litres de glace stockés dans le congél. Par contre impossible de résister au kouign amman envoyé de Bretagne par une baleine compatissante.


Onze jours après l'accouchement, sans effort et sans restriction, je tombe en dessous de mon poids de départ soit une perte de 8 kgs, chouette faut que ça dure encore 4 kgs pour un poids acceptable ou 9 en tout pour le poids de forme mais là c'est plus une envie de femme, j'appelle cela une utopie.


Les redressements hormonaux me donnent une poussée d'acné terrible, c'est magnifique : pendant 5 jours un vrai chapelet ambulant - fini le masque de beauté de la grossesse. J'en
profite pour me maquiller et continue à me pomponner quand Bébé dort (masques visage et cheveux, crème amincissante sur le ventre et les cuisses, soin pour le buste). Le passage à la salle de bain est encore plus long que pendant la grossesse car il faut aussi soigner les sutures et l'hémorroïde, rituel oh combien glamour.

Monsieur 100.000 volts est très content de récupérer sa femme et de gagner une maman et un beau bébé. Seul hic, je garde une bouée sur les cuisses, on frôle la culotte de cheval...héritages du stage canapé-lit. J'ai hâte de pouvoir reprendre une activité sportive pour éliminer tout cela, ce serait dommage de perdre du poids et de garder cette masse informe.

Je rentre dans 1 pantalon sur 2, mais je crois que je vais m'abonner quelques temps au 44...


Côté chaussures, je n'aurai pas à renouveler mes escarpins mais bon est-ce que je suis obligée de le dire...?

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