mardi 28 février 2012

Pérou #10 - Aguas Calientes / Machu Picchu / Aguas Calientes /Chinchero / Cuzco

Dimanche 26 février 2012

Le réveil sonne à 5.30.
Réagencement des sacs et petit déjeuner très basique plus douche glacée.
Nous prenons le service de bus qui relient en une demie heure Aguas Calientes à l'entrée du Machu Picchu. Les bus chargent 30 personnes à la fois et les départs se font toutes les 10 mns.
A peine avons- nous démarré notre trajet qu'il se met à pleuvoir. Equipés de nos coupe vents, nous pensons être bien protégés.

Nous sommes également munis de nos billets d'entrée et de nos passeports, pour être certains de ne pas nous faire refouler. En effet, le nombre d'entrées est limité à 2500 personnes pour protéger le site qui s'affaisserait de quelques centimètres par an en raison d'une trop grande affluence.

Notre package acheté auprès de l'agence prévoit un tour collectif guidé.
Comme nous en avance au point de rendez-vous, nous profitons de ces quelques instants pour découvrir la ville.
Le chemin débouche sur un premier plateau qui donne sur panorama impressionnant : le temple du soleil et l'observatoire astonomique sont à bos pieds et la pointe du Waynapicchu nous fait face. A notre gauche, un vide vertigineux plonge jusqu'à la rivière Urubumba et à notre droite de multiples terrasses qui constituaient le secteur agraire.

Les villes incas sont à l'image de leur organisation sociale, extrêmement organisées avec une séparation nette des zones d'habitations de celles dédiées au sanctuaire divin. L'architecture est différente également selon l'usage du bâtiment (gros blocs pour l'empereur et les divinités, plus petits pour les maisons).
Le Machu Picchu aurait été abandonné lors de l'arrivée des conquistadores à Cuzco au début du XVIe siècle. Ceux-ci ne l'ont jamais trouvé et c'est seulement vers 1874 qu'un cartographe allemand missionné par le gouvernement péruvien, révèle l'existence de ces différents bâtiments dont le gros oeuvre est étonnement très bien conservé.
Les blocs s'enclavent les uns dans les autres sans ciment.
Quelques maisons ont été réhabilitées avec charpentes bois et toits de chaume pour donner aux visiteurs un aperçu de l'habitat antique.

Le site désormais classé au patrimoine mondial par l'Unesco est sur un territoire d'environ 500 mètres sur 250, et certains guides disent qu'il représente un condor (Cuzco la ville originelle de l'empire inca, étant conçue sur le plan d'un puma).

Notre guide démarre au pas de course pour nous emmener au point haut du secteur urbain. J'ai le souffle et les jambes coupées malgré une altitude relativement basse (2438 m), et me vois asséner 30 mns d'histoire de la découverte des lieux. Tout cela sous une pluie tropicale qui a tôt fait de nous tremper de la tête au bout des orteils.

Les enfants réclament de rentrer à l'hôtel et commencent à pleurer. Ce qui devait être la merveille de ce voyage tourne au cauchemar.

Nous abandonnons notre visite guidée sans regret et nous nous abritons sous l'une des chaumières reconstituées en espérant que la pluie se calme.

Perdue au milieu d'un groupe de Japonais, une famille d'occidentaux lie connaissance.
Patrick, Christine et leurs enfants Malik et Léane font le tour d'Amérique du Sud durant une année. Voyageurs expérimentés, ils circulent depuis 6 mois en camping car, leur aventure est à suivre sur On the road again 2011.
Cette famille franco-suisse échange bien volontiers ses expériences et ses coups de coeur. Adultes comme enfants sympathisent très vite. Nous attendons tous que les hallebardes se transforment en bruines et visitons naturellement les ruines ensemble.
Les enfants sont ravis de jouer cache-cache dans l'ancien palais et grimpent quatre à quatre les marches de l'observatoire astronomique.

Cette rencontre sauve notre matinée, car sans la bonne humeur des parents et le dynamisme de leurs enfants, la visite aurait été aussi morne que la météo.

Nous nous glissons entre les nombreux groupes de japonais ou occidentaux, glanons quelques informations par ci, par là. Les photos sont difficiles à prendre en l'absence de soleil.
Les nuages et le brouillard sont très mouvants à cause du vent. Cela donne une ambiance assez mystique et rendent aux lieux leur aspect divin.
Malgré la compacité du Machu Pichu, il est facile de s'égarer dans les nombreux bâtiments et nous perdons les enfants quelques instants, très amusés par le labyrinthe de granit.

Les cinq enfants proposent de sacrifier un japonais au temple du soleil.
La présence de nombreux touristes, bien que parfois irritante, égaye les photos par leurs ponchos colorés et les parapluies multicolores.

Le tour du Machu Picchu s'achève et chacun retourne à son voyage.
Nos copains suisses fort sportifs vont redescendre à pied retrouver leur véhicule et nous en bus pour récupérer nos bagages, puis reprendre le train.

A notre arrivée à Aguas Calientes, nous regrettons de ne pas avoir assez de temps pour profiter des thermes et d'un bon massage.
Trempés jusqu'aux os, nous transformons le hall de l'hôtel en vestiaire pour mettre vêtements et chaussures secs.

Nous enchaînons prestamment train et voiture pour rentrer à Cuzco.
En chemin, nous nous arrêtons à Chinchero, village renommé pour son marché artisanal. Malheureusement, l'heure est tardive et le marché est fermé.
Cependant, nous avons la bonne surprise d'y découvrir la fête de fin de carnaval.
Un orchestre joue des airs populaires sur la place. Au centre, un arbre est décoré avec des ballons et des rubans multicolores. Une farandole de villageois vêtus de costumes traditionnels tourne sans fin. Les jupons virevoltent, les garçons sautent. Le spectacle est d'autant plus gai que la foule leur lance des seaux d'eau, de la mousse et de la craie.
Les nombreux badauds sont aussi joyeux et sont invités à danser.
Malgré le froid, nous restons à admirer la danse de la pluie, qui viendra abonder les récoltes de maïs, de pommes de terre et de quinoa.

Nous quittons Chinchero alors que les villageois vont abattre l'arbre de vie, signant ainsi la fin de la période du Carnaval.

Notre chauffeur nous dépose au terminal terrestre de Cuzco, où nos devons patienter pour prendre un bus à 22 heures vers Puno, ville située sur lesrives du lac Titicaca.
Notre journée a été longue et dense, nous sommes tous les cinq fatigués et dans ce hall bondé et bruyant, l'attente est difficile.
Dès l'embarquement dans le bus, nous installons les enfants sur les couchettes. Mauvaise surprise, ni couverture ni chauffage à bord. Malgré cela, nous nous endormons épuisés dès la sortie de la ville de Cuzco.








S@lvam's Life

Pérou #9 - Cuzco / Pisac / Ollyantatambo / Aguas Calientes

Samedi 25 février 2012

Le jour se lève sur Cuzco et révèle un léger brouillard dû aux pluies diluviennes de la veille.
Sheila, la représentante de l'agence de voyages, vient nous chercher pour nous mener au point de rendez-vous pour démarrer le tour de la vallée sacrée.
Nous descendons une dernière fois la calle Suenia et saluons Cuzco, cette belle cité qui a su si bien mélanger ses racines incas et la culture hispanique.

En attendant l'arrivée du bus, je discute avec Sheila.
Elle est étudiante en administration des entreprises et travaille à mi temps pour payer ses études dans une université privée. Tout son salaire y est consacré (3OO soles mensuels), et suivre une filière publique est compliqué car il y beaucoup trop d'étudiants et la faculté es souvent en grève. Voilà qui me rappelle quelques lointains souvenirs...
Sheila est une jeune fille issue d'un milieu plutôt privilégié, ses parents habitent en ville où les loyers sont chers, et elle a deux soeurs alors que la moyenne des familles péruviennes citadines est de 2 adultes et 2 enfants.
Elle est très équipée en téléphones mobiles, l'agence lui en fournit un par opérateur national car les tarifs des appels inter opérateurs ne sont pas encore unifiés.

Le bus arrive enfin, chauffeur et guide collectent en tout 21 personnes.
La vallée sacrée jouxte celle de Cuzco, et est avec le Macchu Picchu l'un des sites majeurs de la culture inca.
La route serpente du col jusqu'au fond de vallée, nous allons descendre de presque mille mètres pour atteindre l'altitude de 2300 m.
De nombreuses saillies à flanc de montagne permettent de très belles randonnées, et toutes les agences proposent des treks de plusieurs jours.

Nous stoppons dans Ccoray, un centre artisanal qui ressemble à tant d'autres nids pour fare dépenser le touriste. Une vingtaine d'étals qui s'animent quand le bus stoppe. Les marchandes rajustent en vitesse leurs costumes, desquels dépassent des baskets américaines.
Une petite pose dans un costume bariolé avec un adorable bébé lama, et les enfants se mettent en quête d'herbe pour nourrir tous les petits de l'enclos.
Une femelle, agacée de cette invasion, finit par cracher sur les cheveux de #2, qui ressort de cet épisode très vexée.
L'environnement est superbe avec des cultures en terrasse sur chaque colline.

Nous partons pour Pisac, première réelle étape de notre journée. Le site archéologique est situé tout en haut de la montagne et notre guide, pour qui nous sommes la famille Delgado, nous détaille le mode de vie de ses ancêtres.

Les ruines du village inca sont perchées près du dieu Soleil, sur une situation stratégique permettant de surveiller l'arrivée d'éventuels ennemis, et à l'abri des éboulis et des crues de la rivière Urumbamba, affluent de l'Amazone,qui inondent régulièrement la vallée.
Les archéologues ont restauré les antiques terrasses, vestiges de l'agriculture andine. Celles-ci étaient bâties en pierre et argiles, permettant à la fois un système de drainage de l'eau et de captage des minéraux. Cette culture permet l'acclimatation progressive des plants à l'altitude puisque la culture était d'abord plantée en basse altitude et étendue petit à petit aux terrasses les plus hautes.
Véritables ingénieurs agronomes, ils ont développé plus de 400 sortes de céréales et 300 types de pommes de terre.
L'élevage de cochons d'Inde amenait de la viande, qui aujourd'hui se mange grillée (le cuy), et permettait aussi d'avoir un fertilisant naturel. Les lamas permettaient à la fois d'avoir de la viande, de la laine et du lait.
Aujourd'hui encore, les paysans de la région colonisent le moindre recoin et les terrasses continuent à s'élever haut dans la montagne.

A quelques marches de là, se trouvent les restes du cimetière, profané par différentes campagnes de pillage.
Les Incas momifiaient leurs morts, en position foetale pour que leur résurrection orchestrée par la Paccha Mama (la mère nature), soit plus aisée. Aussi leurs tombes sont de petites cavités creusées dans l'argile et rebouchées après le rite funéraire.

Nous quittons ce premier site archéologique pour la réalité mercantile de la ville contemporaine.
Tout ce qui peut porter le mot Pérou dessus est proposé aux badauds. En prenant la peine de rentrer dans les courettes de la ruelle principale, nous découvrons un restaurant avec cuy rôti, avec l'élevage de cochons d'Inde bien dodus et bien à la vue des hôtes, dans des 'palacios' petites maisons frmat poupée avec balconnets en bois et paille.
N'ayant pas réussi à convaincre les enfants d'y goûter, nous achetons des empeñadas, mi brioches fourrées / mi calzones. Nouveau goût validé par la tribu.

Retour au bus avec guide et groupe pour un autre stop dans un restaurant sans intérêt.
Après déjeuner, nous avons un nouveau compagnon, un invraisemblable étudiant en tourisme équipé d'un ordinateur portable pour nous vanter son projet éducatif. Le discours est bien rodé : visite en 3D du Macchu Picchu, un documentaire sur la vallée sacrée, 1000 clichés incluant la Basilique où il a eu une permission exceptionnelle de photographier, 120 thèmes musicaux dont El condor pasà...heureusement trois couples sont intéressés par ce duo Dvd et Cd rom proposé au tarif promotionnel et préférentiel, pour nous ses amis, de 11 Us $.

Dernière étape à Ollyantatambo.
Site archéologique extrêmement imposant par sa hauteur. Deux citadelles sont ouvertes au public. L'une constitue l'ancien village, dont le peuplement a été estimé à 700 personnes avec une moyenne de 3 personnes par maison.
Les constructions étaient faites en terre avec de larges ouvertures, orientées de façon à profiter à la fois de l'ensoleillement et de la ventilation naturelle par la brise. Les prémices de l'architecture bio-climatique.
L'autre secteur est le sanctuaire de la Paccha Mama dont l'édification a été interrompue par le prosélytisme catholique.
L'architecture des temples incas impose une forme de pierre reconnaissable entre toutes. Les blocs de granit rose sont taillés sur 5 à 6 facettes, et polis à l'eau avec de l'hématite.
La taille et le ponçage s'effectuaient sur le chantier c'est à dire au sommet de la montagne. Cela obligeait d'une part à alimenter le secteur travaux en eau, préparant ainsi l'irrigation du site, et d'autre part à tracter des blocs de 14 à 15 tonnes de la carrière située à 6 kms en aval et 300 mètres plus bas, jusqu'au temple.

Le site est assez fréquenté en cette fin d'après- midi mais c'est très supportable et cela nous prépare à la grosse affluence du Machu Picchu que nous visiterons demain.

Il est temps de nous extirper du collectif et de nous rendre à la station de train de Ollyantambo. Une voie ferrée relie la ville à Cuzco au nord ouest, et Aguas Calientes au sud est.
Pour le touriste de base, il n'y a pas d'autre option pour rejoindre ce village d'où partent bus et itinéraire piéton vers le ''Vieux temple''.
Les sportifs peuvent randonner sur l'Inca trail hors la saison des pluies durant laquelle le sentier est fermé.

Le train est en fait une micheline, et existe en deux formats. Le premier est quasi exclusivement réservé aux locaux. L'autre l'est donc aux voyageurs fortunés (à partir de 40 Us $ par trajet) et répartit 100 personnes en deux wagons confortables mais avec des sièges bien concentrés qui ne permettent pas de bouger les jambes.
Il y a près de vingt trains par jour, quasi complets.
La ligne suit la rivière Urumbamba dont le cours est assez haut en cette fin de saison des pluies.
La liaison est parfois interrompue lors d'inondations comme cela s'est déroulé la semaine passée. La durée normale est d'une heure 40 et une boisson est comprise dans le billet.

Grâce à un toit percé de vitres, nous pouvons apercevoir des neiges éternelles sur les hauts sommets et sur le côté gauche du wagon, craindre les flots violents de la rivière.
A la gare d'Aguas Calientes, le réceptionniste de l'hôtel que nous avons réservé via l'agence attend la famille Velaje. Pour atteindre hôtels et restaurants, il est obligatoire de traverser un regroupement de marchands de souvenirs, et il faut ensuite suivre la rue principale où alternent les hébergements, les épiceries, les restaurants mexicains et les marchands du temple. Cela nous remémore le Mont St Michel, sans les vieilles pierres.
Ici tout n'est que béton et les hôtels ont 4 étages. Le nôtre est situé tout en haut de ce gros bourg et n'a aucun charme particulier pour les 40 dollars déboursés. Site touristique, prix touristiques et l'adage se vérifiera également pour le dîner cher et absolument pas gustatif.

Nous rentrons profiter de l'eau à peine chaude de nos chambres et dormir profondément pour préparer un lever très matinal.

samedi 25 février 2012

Pérou #8 - Cuzco

Vendredi 24 février 2012

Il a plu abondemment dans la nuit.
Nous nous levons sous un couvercle nuageux imposant et il fait assez frais pour garder une polaire dans l'hôtel non chauffé en cette période. Un manteau sera nécessaire à l'extérieur
Les enfants peuvent enfin faire une grasse matinée et la journée ne commence réellement qu'à 10 heures.

Nous descendons la calle Suenia, toute en pente et en pavés.
Nous sommes en quête d'une agence pouvant nous organiser samedi une visite de la vallée sacrée, le voyage en train jusqu'à Agua Calientes, l'hébergement de nuit, puis le transfert dimanche au Macchu Picchu et notre retour dans la même journée à Cuzco.
Les prix qui nous ont été annoncés jusqu'à maintenant sont exhorbitants (1200 US$) et nous pensons que le prix est plus facilement négociable sur place, avec moins d'intermédiaires.
Nous contractons deux heures plus tard avec Adventure Tour Perú un package ultra complet comprenant notre demande de base, ainsi que notre trajet en bus confortable de nuit jusqu'à Puno, sur les rives du lac Titicaca. Le prix final est moins onéreux de 25%.

Nous pouvons ensuite découvrir la jolie place d'armes, bordée de restaurants et boutiques sur un étage avec des arcades et des balcons en bois.
Trois multinationles se sont installées et ont ouvert fast food ou café, mais leurs enseignes sont discrètes et ne gâchent pas le charme des lieux.

Nous entrons dans l'imposante basilique vieille de 600 ans, elle a connu 3 tremblements de terre et de nombreux travaux de reconstruction. Elle est pleine de rétables en or, en argent ou en bois de cèdre, riches en ornementations ainsi qu'un transcept imposant.
Les restaurations de peintures et des ors sont permanentes et c'est l'occasion pour les enfants d'observer comment se collent les feuilles d'or.
A des fins sécuritaires, il n'y a aucune bougie, les cierges sont électriques !
A notre grand regret, il est interdit de filmer et de photographier dans cet incroyable édifice extrêmement fleuri.

Nous démarrons ensuite une promenade d'environ 4 kms dans la ville.
Si la distance est vraiment ridicule pour nos petits Sakados, la pénibilité de l'altitude nous oblige à ralentir le pas et à marcher à un train de sénateur.

Nous entrons dans le marché San Pedro. Il n'a pas fière allure avec son toît de tôle et son bardage décoloré. Cette ceinture de fer cache un bijou plein de vie. Nous faisons un stop au stand jus de fruits de la dame Lucie. Cette adorable mamie nous confectionne un délicieux mix banane - mangue - orange.

Nous déambulons avec joie dans les stands et découvrons des patates séchées, des délicieuses brioches et des oeufs de poisson.
Nous déjeunons dans l'une des nombreuses cantines du marché, soupe de poulet, poisson avec frites ET riz sauté similaire avec plus ou moins de réussite à un riz cantonnais.

Nous commençons ensuite nos premières emplettes.
Dans la boutique d'Augusta, j'achète une manta, cette belle couverture colorée qu'utilisent toutes les indiennes pour porter soit leur bébé jusqu'à ses deux ans, soit leurs paquets. Son second prénom est Pumaccahua, et j'entends ainsi mon premier mot quechua. Elle me montre comment attacher un bébé avec la manta qu'elle appelle en quechua la llequa, et je n'imagine même pas tenter d'y mettre mon asticot de Chouquette. Elle a ainsi porté ses 5 garçons ! Nous nous quittons sur la difficulté d'avoir une famille noñbreuse et j'ajoute à mon lexique Yusulpayque qui signifie merci.

Le soleil a battu les nuages, nous tombons les polaires et les manteaux. Les montées sont rudes et l'effort important.
Nous continuons notre flânerie en revenant vers la place pour y déguster une glace du haut de l'un de ces remarquables balcons de bois.

Batteries rechargées, nous sommes prêts à arpenter la colline de San Blas. La pente doit parfois avoisiner les 10 %.
Nous suivons la petite ruelle de la Tandapata, qui serpente de San Blas à San Cristobal. Nous y croisons des indiennes avec des lamas, cherchant un touriste pour se faire photographier.

La montée vers San Cristobal et son belvédère se mérite. Notre but initial est d'atteindre le Sacshayhuman, une croix située encore 100 mètres plus haut. L'ascension nous paraît presqu'insurmontable et la vue panoramique du parvis de l'église de San Cristobal est fantastique. Nous resterons donc là à contempler Cuzco pendant que les filles écrasent de l'argile et jouent à faire de la ''poterie inca''.
Nous surplombons toute la ville, ses toîts en tuiles, ses pavés, ses ruelles entrelacées avec les escaliers.
Nous sommes rougeauds er le souffle coupé mais totalement enchantés de cette excellente journée.

Notre hôtel est à deux pas, nous rentrons nous poser deux heures.
Le soroche a attaqué SuperPopa qui se dope à l'aspirine.

La pluie a décidé de revenir et de nous accompagner pour le dîner.
Dans cette ville touristique, et hors du marché, il est difficile de trouver un repas péruvien et nous atterrissons dans un restaurant familial où comme d'habitude la télévision est reine.
Ce soir, c'est la roue de la fortune locale qui passionne les clients. Concept international avec une bomba latina pour tourner les lettres, les coupures publicitaires, l'animateur vedette, tout est là. Les clients du restaurant sont captivés et en oublient presque le petit pickpocket qui se ballade mine de rien sous les tables...

Comme d'habitude, les portions sont énormes et nous n'arrivons pas à finir nos assiettes.
Repus et fatigués, nous faisons un peu de lèche vitrines autour de la place.
Nous sommes plus attirés par des statuettes en bois et en argent que par un bonnet péruvien, mais ne sommes pas encore psychologiquement prêts à dépenser 300 Us $ pour un objet de 15 cms de hauteur, si fin soit-il.

Nous arrivons finalement à l'hôtel détrempés et heureux.
Le couchage est immédiat pour les enfants.
Le salon de notre petit hôtel se transforme en internet café, avec le wifi à disposition, mini portables, tablettes et smartphones s'activent qui pour un chat, qui pour une webcam, qui pour son blog...
Arrive Juan Carlos, le réceptionniste de nuit. Ce jeune homme travaille ici depuis Noël pour le Smic local. Il est très heureux de rencontrer des Français avec qui mettre en pratique les cours payés à l'Alliance française pour 1/5ème de son salaire. Nous improvisons un cours de conversation franco ibérique, et j'ai honte de constater qu'il se dépêtre beaucoup mieux que moi. Il suit des cours depuis 8 mois, alors que j'ai appris le castillan durant 5 années.

A près de minuit mon cerveau s'embrume et ne fonctionne plus du tout en mode langue étrangère. Il est temps de se coucher car nous partirons demain à 7.30 pour la vallée sacrée.



S@lvam's Life